[ PLAYLIST ] STRAWBERRY SEAS, ALIAS, GELATINE TURNER

Découvrez notre playlist du lundi 13 juillet, avec les gros coups de cœur Strawberry Seas et Alias.

Cette semaine, notre playlist du lundi tombe un mercredi. Pourquoi ? C’est comme ça, y a des choses qui ne s’expliquent pas. Quel est donc le réjouissant programme de celle-ci ? Deux groupes formidables ouvrent le bal, Strawberry Seas et son rock nous rappelant les grandes heures du genre, mais également Alias et son rock folk schizophrène. Mais les autres groupes ne sont pas en reste ! Ils répondent aux noms de Metò, Babyfang, TasH, Panaviscope, Gelatine Turner, Comett et Djakarta. Ils possèdent tous cette indéniable qualité idéale pour un début de vacances au soleil, ou pour finir la saison avant les congés, à savoir une classe dingue et une excentricité qui les démarque des groupes lambda. Allez, trêve de bavardage, on y va !

strawberry seasSTRAWBERRY SEAS

Avec Trampoline de Starwberry Seas, c’est un peu comme si ressuscitaient deux légendes (voire trois si l’on considère qu’un groupe peut être une légende, ce qui est notre cas), à savoir Lou Reed, Nico et, par voie de conséquence le Velvet Underground. Bon, nous l’avouons, c’est surtout Lou Reed que nous entendons ici, et un peu du Velvet, plus un infime soupçon de Nico. Mais qu’importe, nous nous sentons instantanément , par la voix lead, par la musique, transporté dans le New York des années 60-70.

Avec un son hyper travaillé mais qui sonne comme s’il ne l’était pas, Strawberry Seas, avec Trampoline, frappe fort, très fort ! Inutile de dire que nous sommes tout de suite sous le charme du groupe, et qu’il nous le rend bien avec ce titre parfait de bout en bout. Guitare folk en intro, voix à la Lou Reed (mais qui s’appelle ici Raphaël) joliment travaillée, sur laquelle vient se poser Nico… Euh non, Carine. Et puis petit à petit, le titre décolle pour un rock qui nous évoque aussi, quelque part, les Dandy Warhols. Guitares, claviers, ce parfum d’Amérique plus vrai que nature, même si le groupe est bel et bien d’ici. S’en est tellement beau et évident qu’on en chialerait de reconnaissance.

Parfait !

L’effet est parfaitement réussi, possède un charme rétro imparable mais également une modernité sans âge. Un indémodable en somme. Cela ne laisse augurer que de très bonnes choses, notamment lorsque nous savons que l’album du groupe sort en septembre. Inutile de dire que nous allons vous en reparler pour le jour J parce que, c’est toujours con à dire, mais nous sommes déjà fan de Strawberry Seas ! Et nous sommes plus que persuadé que c’est déjà le cas pour vous également !

AliasALIAS

Hélas, nous ne pouvons placer qu’un groupe en tête d’article. La bataille fut rude, en notre âme et conscience, entre Strawberry Seas et Alias. C’est d’en provenance du Canada, qu’arrive ce dernier. Avec Lady friends, il nous offre un titre à part, qui se dévoile petit à petit pour nous révéler ses charmes. Vénéneux il va sans dire. Pourquoi ? Parce que Lady Friends ne s’offre pas bêtement et simplement. Entame minimaliste, folk, montée de sève rock n roll pour retomber dans un minimalisme folk, légèrement électro.

Survient un côté presque bruitiste, très rock 90’s, un peu à la Pavement. Nous, ce qui nous plaît particulièrement dans ce titre, c’est qu’il défie la linéarité, qu’il joue la surprise, le tout avec une foi habitée, tantôt « crooner », tantôt rockeur, et que ça nous va carrément ! Parce que c’est un cri de vie, vous comprenez, un truc cash, pas fake, une musique qui s’impose, qu’Alias restitue ici sans fard. La richesse qui émane de ce titre s’appréhende petit à petit, mais ne nous quitte plus dès lors qu’il s’est frayé une place au creux de notre petit cœur fragile.

Nous attendons de pied ferme la suite des aventures d’Alias ( qui sont prévues courant de l’automne) dont l’univers nous promet de belles surprises, de celles qui retournent la tête dans tous les sens ! En attendant, savourez ce single comme il se doit !

babyfang strawberry seas aliasBABYFANG

Voici un groupe américain. Oui, nous voyageons un peu aujourd’hui. Babyfang nous propose So much, extrait de leur debut EP Olive Juice. Le son n’est pas forcément exceptionnel, ce qui rend le titre exceptionnel. Comme quoi ! Alors pourquoi ce titre ? Une ligne de basse impose le rythme, une batterie presque jazzy se pose dessus pour une rythmique proche de la house. Pourtant c’est du rock tendance lo-fi que nous offre Babyfang.

Quelques éclairs de guitare, en arrière-plan, comme pour nous mettre sous tension. Le chant est atone, presque spoken wolrd, dégage une efficacité redoutable, une ambiance de film noir, désespéré, combien même cette musique nous dynamise et nous enthousiasme drôlement. Car de films noirs, nous n’en gardons qu’une impression de happy-end. Évidemment, c’est très subjectif, ne concerne que nous (et possible que nous soyons dans le faux, avouons-le tout net), pourtant ce groupe dégage un truc hyper sexy à notre avis.

La spontanéité est ici de rigueur, comme si ce titre, ou même l’EP, était la captation d’un sentiment fugace, en partance vers un ailleurs à la fois déroutant et réconfortant. Nous ne savons pas trop comment se déroulera la suite des aventures du trio, mais nous sommes sûrs que nous entendrons à nouveau parler d’eux tant leur musique possède quelque chose de précieux, à savoir une âme que rien ne peut venir corrompre.

meto strawberry seas aliasMETÒ.

Paysages urbains pour ce morceau folk (ils laissent rapidement la place à des paysages plus naturels). Déjà faire jouer les paradoxes ou les antagonismes. Pourtant, avec Not mine, Metò rassure immédiatement par la présence d’une voix chaude, réconfortante, peut-être légèrement passe-partout mais qui pourtant ne manque ni de personnalité ni de relief.

On pense forcément à des noms connus comme Bon Iver, et la ressemblance est inévitable. Fort heureusement, Metò propose avec Not mine un morceau sans défaut, qui montre une sensibilité à fleur de peau. La beauté aérienne du morceau se calque sur la danse répétitive et hypnotique du danseur, à moins que ce ne soit l’inverse. La base rythmique est d’une légèreté incroyable, inspire une sensation de grands espace, ouvre les yeux et l’esprit. Nous sommes dès lors réceptifs au chant posé par Metò, et, tandis que l’espace s’emplit d’un sentiment de beauté incandescente, nous basculons dans un autre univers, fait de douceur.

Une petite touche électro sur une voix bouclée, un peu à la Petit Biscuit,(vous voyez ce qu’on veut dire?) apporte le côté moderne sans dénaturer l’aspect folk de l’ensemble. Ce dosage y juste parfait pour ne pas sombrer dans un mainstream mal inspiré, ayant pour résultat un titre qui nous place au sommet des gratte-ciel (par exemple).

panaviscope strawberry seas aliasPANAVISCOPE

Avec Sham, Panaviscope nous propose une pop nous évoquant un groupe comme MGMT. Voix aiguë, basse funky, limite dance, un côté dansant instantané. Le tout fonctionne merveilleusement, tout en restant dans un esprit indépendant certain. La ligne de chant est obsédante, les arrangements originaux (une flûte en arrière-plan sur le deuxième couplet, une évolution de l’instrumentation tout au long du morceau) confèrent au titre une aura attachante, que nous ne sommes pas en mesure de repousser.

Bien fait, le morceau offre des saveurs originales, un savoir-faire entre divertissement et sérieux. Divertissant car le but est effectivement de nous entrainer sur la piste de danse, sérieux car Panaviscope ne se fout pas de notre gueule en proposant un morceau diablement efficace. On adhère donc à 100 % !

TasHTASH

Dry love est un morceau un peu plus (euphémisme) sombre que Sham. Il s’agit là d’une électro-rock dévoilant une voix robotisée qui instaure un climat légèrement angoissant. Est-ce grave ? Non, bien au contraire. Ici, tout est affaire d’atmosphères ; d’abord via une guitare électrique puis par les sonorités de claviers et autres machines. Outre une rythmique purement électro, presque trap (mais avec quelque chose qui l’en démarque néanmoins), nous avons une base vintage de claviers, assez sexy par moments, qui donne un goût de souffre à cette composition à notre avis très cinématographique.

L’aspect sombre du morceau provient de cette voix désincarnée, mécanique, qui pourtant dévoile un charme rétro futuriste alléchant. Il y a aussi cette sorte d’évidence qui nous saisit dès l’entame du titre et qui ne nous lâche plus, preuve s’il en fallait de son efficacité (pop, il va presque sans dire). Répétitif, relativement minimaliste, Dry love ne ressemble à rien de connu. On aime cette ligne de chant, la construction du morceau, un aspect presque enfantin du thèmes sur le refrain (un peu moins noir, même si, dans l’ambiance globale, il tend à le devenir). Le pari est donc réussi, et nous nous prenons à attendre rapidement la suite des événements ! TasH est de façon certaine, un groupe à surveiller de près !

gelatine turnerGELATINE TURNER

Derrière les nuages nous surprend sur bien des aspects. L’entame nous laisse présager un morceau électro-pop comme on en entend 13 à la douzaine, mais dès l’entame du chant, on bascule dans un autre trip. On pense, comme ça, l’air de rien, à Stromae. Pas musicalement, car nous sommes ici dans une électro-pop plutôt minimaliste sur laquelle le texte se pose d’une voix étrangement distante.

Nous nous retrouvons alors dans un morceau à l’atmosphère étrange, presque angoissante, malgré la chaleur qui émane des arrangements. Cette voix ne tarde pas à nous hanter, par son débit, par sa couleur, par l’impression qu’elle laisse sur notre carcasse. Elle dégage un spleen lumineux, un espoir en filigrane malgré une certaine noirceur des paroles. Le titre est malin, notamment grâce à la progressivité du morceau qui nous embarque contre toute attente dans son univers. Il faut alors accepter de lâcher prise, de s’absorber en pleine conscience dans ce titre déroutant de prime abord mais qui, très vite, devient incontournable. Nous reviendrons très vite sur Gelatine Turner via la chronique de leur EP.

comett strawberry seas aliasCOMETT

Love is what you make it est tout à fait le genre de morceau que nous plébiscitons. Doux, bien fait, mélodieux, bref, c’est un morceau pop tout à fait comme nous les aimons. Il dégage instantanément une bouffée d’oxygène, d’espoir, de bien-être. Celui-ci pleut sur ce titre dégageant une bonne une énergie certaine, une envie de regagner le centre de la vie, d’en profiter pleinement, même si une certaine mélancolie semble émaner de la voix.

Le thème est enjoué. Il repose sur une guitare faite d’arpèges légers, un clavier entamant une ritournelle qui revient en pointillés au long du morceau, et sur une batterie entraînante. Basique mais efficace car porté pour une grâce sans âge, et surtout parce que Comett, ici, nous fait penser à des groupes qu’on aime beaucoup ici, comme Sunshade ou Girl in hawaii par exemple. Bref, c’est bien fait, c’est simple, c’est pur, bref, c’est idéal pour l’été !

djakarta strawberry seas aliasDJAKARTA

Un autre titre qui donne à l’été ses lettres de noblesse, Any open door de Dajkarta ! Ici aussi, tout respire le soleil, la bonne humeur, l’envie de faire la fête, de respirer un bon coup, de laisser derrière nous les soucis, les embouteillages, le confinement, la merde ambiante au profit du repos, des amis, de la fête.

Une guitare, une rythmique presque reggae sur les couplets s’imposent sur le début du titre. Cette rythmique se fait plus enlevée sur les refrains et ponts, ce qui est à première écoute un peu déconcertant. Son aspect plus dansant, tranchant gentiment avec le couplet, n’y étant pas pour rien. Mais très vite, nous l’adoptons et le titre revient en boucle tant son charme nous ensorcelle.

Pour le reste, nous avons affaire à une production plutôt originale, notamment sur cet effet « bande froissée » de cassette sur les parties instrumentales du pont. Le duo des frères Franco Australiens Djakarta nous propose une plongée dans un monde coloré. Any Open Door est tiré d’Overseas, l’EP du groupe qui sortira à l’automne prochain. Nous attendons cette sortie avec impatience et nous vous en reparlerons à coup sûr !

Réécouter la playlist de la semaine dernière.

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