PIXIES, Doggerel (Infectious/BMG)

Pixies DoggerelNouvel album des lutins

Le groupe de Black Francis vient de sortir un nouvel album particulièrement brillant baptisé Doggerel. L’avenir reste radieux pour le quatuor de Boston.

Black Francis (Frank Black lorsqu’il chante en solo) est de retour et en pleine forme. Dès Nomatterway, le titre d’ouverture, sa voix chaude saisi l’auditeur. Bientôt, la guitare de Joey Santiago s’en mêle avec fougue. Le son des Pixies est toujours là, fidèle à lui-même et ce premier titre est une tuerie, surtout lorsque, lors d’un long break, la voix du chanteur s’envole avec brio sur une rythmique dépouillée. Le soulagement est immédiat dans les oreilles, car nous sommes déjà rassurés sur la qualité de l’album.

La rage au ventre

C’est toujours aussi flagrant sur l’ouverture de Vault of heaven, avec ce huitième album studio, le quatrième sans Kim Deal, les Pixies ont encore la rage au ventre. On pense à Trompe le Monde, magnifique disque, et on se laisse tout bonnement emporter par le son des deux guitares ou encore par les chœurs de Paz Lenchantin, la nouvelle bassiste. Celle-ci joue également du clavier et finalement, c’est un fait, l’absence de Kim Deal ne se fait absolument pas sentir. Le quatuor a visiblement retrouvé un bel équilibre sans pour autant perdre ses fondamentaux.

Un album parfaitement maîtrisé…

Porté par les deux guitares de Black Francis et Joey Santiago, Haunted house est une perle noire. La voix se mélange à merveille au tempo langoureux des six cordes. Dans la foulée, Get simulated est un bon morceau tout en retenue. Il faut attendre Thunder and hightning pour entendre des nouvelles envolées portées par la voix de Black Francis, mais on reste un peu sur notre faim même si les breaks donnent à entendre de belles variations.

There’s a moon on redonne néanmoins de l’impulsion, notamment lorsque la voix est isolée des instruments.

…et cohérent.

On retrouve là une des particularités qui font de Pixies un groupe si singulier. L’auditeur se laisse bercer sans aucun ennui par l’ambiance ainsi imposée. L’album est cohérent dans son ensemble et semble parfaitement maîtrisé. Les morceaux s’enchaînent sans temps mort avec à chaque fois un petit supplément d’âme, notamment lors des introductions, toujours aussi travaillées.

Sur Pagan man, la musique païenne se veut aussi countrysante et sifflotante. Dans la foulée, les premiers accords de Who’s more sorry  résonne immédiatement comme un classique. L’opus se conclut sur le morceau titre, un phrasé parlé ouvert par quelques paroles de Black Francis sur la batterie de David  Lovering. Les harmonies sont comme à chaque fois bien présentes.

Une place de choix dans la discothèque du groupe

Conclusion : les Pixies, avec ce nouvel essai produit par Tom Dalgety, déjà producteur des deux derniers disques du groupe, livrent un album qui, certes, n’atteint pas les sommets des premiers opus mais possède suffisamment d’arguments sur la longueur pour trouver une place de choix dans la discothèque lumineuse du combo. Il s’affirme au fil du temps comme le meilleur enregistré avec la bassiste Paz Lenchantin, résiste haut la main à une écoute intensive et confirme la place des Pixies comme l’un des meilleurs groupes, voire le meilleur, de sa génération.

Ces nouveaux morceaux n’auront pas de mal à trouver leur place dans la setlist sans cesse renouvelée du quatuor. Une tournée mondiale est en cours, elle passera par Paris les 15 et 16 mars 2023 à l’Olympia.

patrick auffret

 

Pat Auffret

Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes et Rock & Folk. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

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