Chronique musique EP-mini album
THE HARTS INDUSTRY, All covered in gold
2é EP 5 titres déjà disponible.
Parfois les singles sont trompeurs. Le premier sorti pour annoncer l’EP, Water Snakes nous décevait un peu. Par décevoir, nous voulons dire qu’il nous manquait un petit élément pour accrocher fondamentalement et passionnément à la musique du combo. Ce manque, c’était les quatre autres morceaux d’All covered in gold. Pourquoi ? Parce que, ensemble, les 5 titres forment un ensemble cohérent, fort, de rock comme on l’aime.
C’est-à-dire, dans le cas présent, que ce rock est à la fois bourré d’énergie, presque d’urgence absolue, et de mélodies absolument lumineuses. Dur, dès lors, de ne pas accrocher à cette musique mélancolique pleine d’une force de vie inébranlable.
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Thèmes.
Les thèmes abordés dans l’EP sont ceux qu’évoquent pas mal de formations ces derniers temps, à savoir ceux liés à l’abandon, au sentiment d’échec, à la perte de confiance. À croire que l’époque n’est propice qu’à ces introspections particulièrement dévastatrices, mais ô combien importantes pour continuer à avancer. La gravité est donc présente et se ressent musicalement par des teintes relativement sombres, une rythmique lourde, des tonalités plutôt basses. Pourtant, cette « noirceur » est fort heureusement nuancée par une lumière qui semble venir du fond du cœur, de guitares aux arpèges parfois cristallins et à une voix expressive.
Pour faire une analogie, ce disque serait un clair-obscur qui éclairerait finalement ce que l’homme a de meilleur en lui. Cette capacité à se remettre en cause pour trouver la force de continuer le chemin. Cela se traduit par une musique fortement teintée 90’s, mais pas que. On retrouve un peu de Black Rebel Motorcycle Club, un peu d’Interpol, un peu de Placebo. Et surtout plein de The Harts Industry. Car le groupe, loin de singer les aînés, possède sa propre personnalité, un son bien cadré.
On y retrouve forcément des titres à haute teneur en énergie, Cross the lines en tête, une ballade intimiste, folk rock quasiment, Prodigal son, et trois morceaux plus alt-rock, aux contours plus ombrageux, ténébreux, mais aussi épiques, le fameux Water Snake qui ouvre l’EP, Night Call et The day is pale, ballade crépusculaire en lonesome cowboy au soleil couchant. La tracklist permet de ressentir cette frustration intime qui peu à peu s’apaise. Ou qui trouve un exutoire dans l’expression de son mal-être.
Pas révolutionnaire mais…
L’ensemble est très bien fait. Le son est très bien défini, orienté vers un rock « à gros son » (Cross the lines ne déplairait pas aux fans d’ACDC par exemple), même si capable de superbes nuances. La variété est de rigueur, évitant le cliché. L’énergie est communicative, travail au corps, et la fin en relative douceur permet de quitter l’EP avec l’envie d’y revenir. Les compositions restent relativement classiques, mais le groupe parvient à se montrer inventif, tant par ses recherches mélodiques, par ses motifs, que par son implication sans failles.
L’ensemble tient donc merveilleusement bien la route, nous procure de belles sensations d’écoute même si celles-ci remuent un peu la merde qu’on a à l’intérieur de nous (c’est donc un excellent point, car sinon, à quoi bon écouter des disques ne provoquant… rien ?). Belle surprise de ce début d’année, The harts industry et All covered in gold méritent qu’on s’y penche toutes affaires cessantes.
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