RIOPY, Bliss, convoquer la joie, piano solo.

riopy blissBliss, nouvel album déjà disponible chez Warner classics.

Les disques piano solo peuvent être parfois un peu pédants, un peu redondants, pour ne pas dire franchement chiants, ou bien encore enivrants, relaxants, vire euphorisants. C’est sous ces trois derniers qualificatifs que nous plaçons ce nouvel album de Riopy, Bliss, un disque qui nous place entre parenthèses le temps de 11 titres et d’une trentaine de minutes.

Il faut dire que ce musicien n’est pas le premier venu. Ce troisième album chez Warner Classics nous le prouve avec une grâce et une légèreté insolente. Comme si le monde extérieur n’avait aucune prise sur Riopy, qu’il se contentait simplement de voir et d’exprimer le meilleur en toute chose. Cela ressort de façon éloquente de ces compositions. En effet, celles-ci dégagent chez nous une incroyable bouffée d’optimisme, de joie simple, de ce sentiment nous faisant nous dire que la vie, c’est magnifique, même quand tout semble aller mal autour de nous (et même en nous).

Impressions.

La première impression que nous avons de ce disque réside dans ce contact visuel avec l’artwork de l’album. Teinte chaude, pianiste derrière les touches de son instrument, avec pour arrière-plan la mer et un coucher de soleil aux teintes chaudes. Le piano disperse dans le vent ses notes qui, comme par magie, prennent l’apparence d’oiseaux. Le piano, finalement, se désagrège pour n’être plus qu’une émotion majestueuse.

soutenir litzic

La symbolique est forte et nous propose déjà une idée de laisser aller. Celui-ci se fait par le truchement d’une écoute qui nous emballe. Ainsi, dès Bee qui ouvre l’album jusqu’à Sweet awakening qui le referme, c’est une écoute à la fois sérieuse et détachée qui s’offre à nous. Sérieuse car chaque titre nous rappelle à lui par une succession de notes qui, forcément, parle à notre âme ou à notre cœur. Détachée parce qu’elle nous offre à contempler ce qui nous entoure, un paysage visible depuis la fenêtre de notre salon, derrière le pare-brise de notre auto, ou bien qui nous entoure.

Et là, l’envie de les serrer contre nous se fait ressentir, non pas violemment mais avec une infinie tendresse. Leur dire à quel point ils comptent pour nous, à quel point notre vie n’aurait pas la même saveur s’ils n’existaient pas. Bliss convoque la joie, intensément, mais aussi cette sensation incroyable de relaxation. L’effet est voulu par le musicien qui essaye, et parvient, à apporter une dimension thérapeutique à sa musique.

Mélange.

Cette musique est superbement produite. Le piano s’y place dans des teintes chaudes, comme sur le photomontage ornant la pochette. Cohérence. Pas d’effets, simplement un instrument possédant l’espace nécessaire pour que sa musicalité occupe chaque recoin de notre pensée. Les thèmes mélodiques possèdent cette faculté à tout de suite s’accrocher à nous, nous sommant presque de ne pas les abandonner là, seuls. Fort heureusement, nous n’en avons aucune envie tant iles nous font du bien et font instantanément partie de notre existence.

Là où Riopy est fort, c’est dans sa façon d’aborder son instrument et les temps immémoriaux de la musique. 100% instrumental, ce disque mêle avec habileté aspects classiques, jazz et aussi pop. Impossible de délier ceux-ci, ils forment un amalgame incroyablement dense (et paradoxalement aérien) qui sait toucher nos zones sensibles de mélomanes (avertis ou non). Pas plus de favoritisme que de prosélytisme dans la musique de Riopy, elle fédère autour d’elle toutes les âmes sensibles, et même celles qui le sont moins. Pourquoi ? Simplement parce qu’elle représente les émotions dans leur beauté nue, mais jamais de manière frontale. C’est-à-dire qu’il n’y a là rien d’imposer, mais au contraire un choix qui nous est laissé de nous saisir de l’album.

Bliss nous transporte.

Ainsi, nous y allons tels que nous sommes. Tristes, Bliss saura nous rendre le sourire. Tendus, il saura nous détendre. Énervés, il saura nous apaiser. Heureux, il ne saura que nous faire remarquer un détail souvent insignifiant qui prendra de nouvelles proportions, toujours dans ce spectre de la joie.

Ce disque, vous l’aurez aisément compris, ne peut que nous apporter une forme de bien-être supérieur. Il n’y a pas de place aux idées noires car même les thèmes un peu plus nostalgiques (Lullaby par exemple) ne feront que nous laisser, après une émotion poignante, dans un état de félicité, un peu comme si nous avions déposé un gros fardeau et que nous repartions, légers, à l’assaut du monde. Bref, Riopy nous offre là un disque magique.

LE titre de Bliss.

Comme bien souvent quand il s’agit d’un disque instrumental, il est dur de définir un titre meilleur qu’un autre. Mais de façon totalement subjective, nous citerons Noah. Pas d’explications, il fait simplement remonter des souvenirs colorés à la surface de nos mémoires. Magique on vous dit.

Retrouver Litzic sur FB, instagram, twitter

un autre disque jazz avec du piano ? Nomad

Ajoutez un commentaire