HIGH ON WHEELS presents : Fuzzmovies
Album déjà disponible chez Klonosphere.
Lorsqu’un groupe met le mot « fuzz » dans son titre d’album, nous avons tendance a trépigner d’impatience à l’idée de l’écouter en long large et travers. Rappelez-vous, par exemple, du I’m in your mind fuzz des incroyables King Gizzard and the lizard wizard, un pur chef-d’oeuvre, non ? Dans le cas présent, c’est High on wheels qui nous présente son Fuzzmovies. Alors chef-d’oeuvre aussi ou bien ?
Sans aller jusqu’à qualifier cet opus de chef-d’oeuvre, nous pouvons au moins dire qu’il nous file quand même une bonne torgnole en pleine tronche. D’ailleurs, musicalement, c’est un sans faute. Seule la voix lead (la première qu’on entend, pas la deuxième) entache un peu le caractère presque divin de cet album. Pas qu’elle soit mauvaise, cette voix, mais juste qu’elle nous laisse un peu sur la réserve, comme si elle manquait d’un petit élément que nous n’arrivons pas à nommer, mais qui pourtant nous paraît absolument essentiel (pour passer de très bon à chef-d’oeuvre donc). Peut-être manque-t-elle d’un peu d’originalité ? Ou de coffre ? À vrai dire, nous n’en savons rien, parce que techniquement, nous n’y trouvons rien à redire. En un mot, le mystère reste entier.
Musicalement, ça tripote chanmé.
Cependant, on a peut-être un élément de réponse avec ce titre de paragraphe. La musique est tellement bonne sur Fuzzmovies qu’elle se doit d’avoir une voix lead au diapason, ce qui n’est pas (totalement) le cas. Mais passons, parce qu’elle n’est pas foncièrement mauvaise et qu’elle n’apparaît pas si souvent que ça, le groupe basant avant tout ses compositions sur le plaisir musical (et aussi sur quelques collages vocaux, comme sur Hitman the cobra, qui s’harmonisent à merveille à la pochette de l’album).
Et musicalement donc ? Et bien High on wheels, dans un premier temps, prend ses aises pour développer son univers. 7 titres pour 44 minutes de plaisir, c’est pas cher payé. Seuls deux morceaux durent moins de 5 minutes, du coup nous avons le temps d’apprécier les mélodies teintées d’esprit vintage et les rythmiques poisseuses du groupe à leur juste valeur. Et rien que pour ça, merci !
Merci pourquoi ? Merci parce que le groupe tripe bien sur Fuzzmovies. Nous retrouvons un peu cet esprit pop culture qui mélange ciné, bd, jeux vidéo, dessin animé, le tout au service d’une musique possédant un groove venimeux, complétement imparable et sexy en diable.
Bien sûr, le fuzz n’y est pas pour rien.
Tout est dans le titre. Mais pas que. Parce que le groupe développe ses thèmes avec un maximum de réussite. Celui-ci tient d’une part dans le plaisir évident que le groupe a pris pour composer ses morceaux. Effectivement, ça se sent, ça se respire de partout, ils ont pris un pied d’enfer et ça suinte de chaque riff, de chaque mouvement du bassin, de chaque coup de baguette sur les peaux (oui, on vire tendance SM là).
Les ambiances sont donc à la fois poisseuses, sexy, psychédéliques, rock, couillues, sexy, survitaminées, groovy, sexy, jouissives, bien foutues et sexy. Loin de tout balancer à toute berzingue, le groupe sait imposer ses climax, nous frustrer pour mieux nous satisfaire lorsqu’il balance la sauce (oui, on vire porno là). Que voulez-vous ajouter à cela ? La paire rythmique s’en donne à cœur joie, entre lourdeur stoner et légèreté à deux doigts d’être funky. Jamais en manque d’inspiration, elle fait non seulement le job de façon plus que correcte, mais en plus elle se permet d’être inventive et pleine de nuances. Bref, rien à y redire.
Et la gratte ?
Bon, on ne va pas se mentir, elle fait pour beaucoup dans l’érection qui se dessine dans notre cerveau (ouais dans notre slip quoi!). Parce qu’elle est expressive, qu’elle raconte à elle seule des histoires, fantastiques, un peu noires, cinématographiques, réveille notre imaginaire, nous prend par surprise tout comme elle nous cajole. Il est évident qu’elle est l’élément qui se doit d’être parfait, et elle assume le truc les doigts dans le nez (oui, on va virer pipi caca là).
Ses déflagrations sont autant de caresses venant flatter notre échine, mettre nos poils d’avant-bras au garde-à-vous, et surtout nous délivrer du plaisir comme seules six cordes trempées dans la fuzz savent le faire. Une seule conclusion s’impose dès lors à nous : les albums contenant le mot fuzz dans leur titre sont condamnés à être excellents, pour ne jamais ternir l’image de cet effet magique. Bien joué High on wheels, on aime ce que vous faites (oui, on vire bisounours là) (et on assume).
Le titre de Fuzzmovies.
Petite tendresse, une fois n’est pas coutume, pour un titre court (le plus court de l’album, mais aussi le moins bavard). On adore Destiny is on my way. Parce que la guitare y est magique, expressive, déclenche des secousses orgasmiques à chaque fois que le médiator caresse les cordes, parce que la rythmique l’accompagne, la secoure, lui donne le feu, ou l’éteint quand il se doit. On sent ici un groupe en pleine possession de son art, de ses moyens, et ça fait du bien pour où ça passe !
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