[ VIDEO ] TOMASI, Somnambule, amalgame des genres.
Somnambule, nouvelle vidéo de Tomasi.
On adore ce type ! Enfin on adore le personnage de Tomasi (on ne va pas vous refaire le coup de confondre l’auteur avec son personnage). Il nous le rend bien avec ce nouveau clip, Somnambule, qui le place une nouvelle fois au centre d’un « pas du tout » ego-trip à la mode rap d’aujourd’hui.
Sans doute n’a-t-il pas la street crédibilité (ouais on assume le franglais) pour se la jouer gangsta. Et c’est tant mieux. Parce que nous avons l’impression que Tomasi se livre à nous, sans chichi, sans se la jouer gros bras, mais juste en étant homme. Oui, les deux ne sont pas la même chose, et les gros bras ne sont pas forcément hommes. Un homme, c’est un être faillible, un être d’émotion, de sensibilité, ce que ne sont pas les gros bras, enfin pas toujours (ou pas souvent, tout dépend du contexte).
Bref, dans Somnambule, Tomasi nous raconte un peu de sa vie, de ses questionnements, des peurs de tout homme avançant petit à petit dans la vie, à un moment charnière où l’adolescence progressivement se dilue dans les années pour laisser place à la maturité, à la compréhension de nos échecs passés, à l’espèce de cul de sac qui se profile à l’horizon si nous maintenons le cap. Interrogations, réponses, « qui suis-je ? où vais-je ? », un classique, remis ici au goût du jour par Tomasi, dans une langue qui fait des pirouettes.
Rap & roll.
La langue de Tomasi déroule un phrasé limpide sur Somnambule. Elle alterne les registres, de soutenu à familier, avec un équilibre faisant plutôt pencher la balance du côté du langage courant (ah ah vous ne l’attendiez pas celui-là!). Nous sentons un artiste dans un amalgame plutôt riche, c’est-à-dire qu’en jouant sur les différents codes de langage plutôt que d’opter, par exemple, sur un langage familier en permanence, il nous montre là aussi une sensibilité particulière. S’il se la raconte, il le fait avec une retenue pleine de pudeur, ne s’exhibe pas, ne se la joue pas grande gueule quoi.
Il amalgame aussi les univers musicaux. Ici, il y a évidemment le côté hip-hop qui ressort, via ce flow continu mais où pointe à quelques reprises des passages chantés, le côté rock ou pop en filigrane sur tout le morceau, et le côté dansant de l’électro (plutôt dans la dernière partie du titre). Ce mélange fonctionne à merveille, casse une routine qui aurait pu s’insérer dans ce titre relativement long. On valide à 100%. Enfin, nous voulions apporter une mention très bien à la voix. Elle est bien mise en relief, sans effets pourris. Elle correspond à merveille avec le contenu qu’elle balance, avec une douceur élégante, ou une élégante douceur, comme vous préférez.
Ainsi donc s’achève, d’après ses dires, la période peignoir rouge de Tomasi. La période peignoir noir prendra la suite, d’ici quelque temps. Nous ne perdrons pas de vue ce chanteur qui nous paraît totalement en phase avec son époque, celle d’un homme conscient qui veut changer ce qui cloche. Bref, on adore !