THE WAVE PICTURES Brushes with happiness
Au premier accord, une guitare aux sonorités chaudes nous accueille. Doucement appuyée par une batterie sans artifices, une basse ronde, l’ensemble nous projette quelque part au Nouveau Mexique, en Arizona, où n’importe quel autre endroit du moment qu’il y fasse chaud, que ça soit poussiéreux, désertique.
Ces images sont celles qui nous viennent dès le début de ce Brushes with Happiness de The Wave Pictures (Moshi Moshi records). Comme le nom ne l’indique pas, ce groupe est anglais, ce qui contraste avec cette musique évoquant les grands espaces américains et une certaine idée du blues.
Reprenons un peu les choses au début. Nous sentons une proximité directe entre les membres du groupe, nous laissant à penser qu’il a enregistré live. Le grésillement des peaux de la batterie se faisant entendre à la première note basse venue en est un excellent révélateur.
Cette proximité apporte un côté très précieux à la production même si elle rend la batterie un peu « crade ». Pas grave, bien au contraire, cela apporte un aspect encore plus rugueux renforçant l’aspect poussiéreux de l’ensemble.
Pourtant, les différents instruments sont bien distincts les uns des autres. Qu’il s’agisse de la basse, de la batterie, de la guitare, de l’harmonica, aucun ne prend le dessus sur l’autre. La voix est joliment mise en avant, qu’il s’agisse du chanteur lead ou des choeurs (qui apparaisse en pointillés, en la présence d’une voix féminine, ou plus régulièrement avec celle des autres membres du groupe) qui apporte un peu de douceur dans ce monde de western.
En effet, la musique de The Wave Pictures évoque fortement ce style cinématographique, tout comme il nous fait également penser à un autre groupe à l’univers très marqué, à savoir Calexico (et par moments aux Doors). Pourtant, ici, pas de mariachis, mais des arrangements plutôt très bien sentis, avec violoncelle, violon, harmonica, quelques notes de banjo. L’ensemble est subtil, fin, simple, efficace.
Si les chansons sont parfois tire-larme avec cette voix expressive portant en elle toute la misère du monde, et encore une fois très raccord avec l’univers proposé par The wave Pictures, elles ne font que nous caresser dans le sens du poil. Elles nous bercent également, nous font sommeiller et nous donnent soif.
La sensation de se retrouver seul face à soi-même dans un environnement hostile est omniprésente. Le pouvoir évocateur du groupe est puissant, comme s’il s’agissait de chamans nous propulsant dans une sorte de transe vaudoue. L’effet est réussi, nous attire comme une oasis au milieu du désert.
Avec ce disque en dehors de toute mode, le groupe nous séduit, avec ce petit truc cool en plus que certain ne renierait pas. Il est très dur de rester de marbre devant la qualité des compositions et de l’écriture. Un disque évidemment parfait pour passer l’été dans de bonnes dispositions.
Le clip Jim est à voir ICI.