[VIDEO] Sin Ross, Aphrodite ou le trip hop en héritage.
Vidéo Aphrodite du groupe rennais Sin Ross.
Une vidéo se doit de refléter la musique d’un groupe. Du moins c’est ce que nous attendons d’elle. Si des fois l’un et l’autre semblent aux antipodes, il n’en est rien avec Aphrodite de Sin Ross, dont les couleurs se mélangent, dont les ressentis se décuplent de façon conjointe, concomitante, pour un résultat abouti et enthousiasmant.
Aphrodite.
Le morceau commence, avec son thème musical à la guitare, comme la réminiscence d’un rêve. Nos yeux encore ensevelis sous la torpeur du sommeil peinent à y voir clair, impression renforcée par la tonalité de cette entame de morceau. En effet, les sons semblent presque étouffés, synonymes de cet état intermédiaire entre sommeil et réveil (ou entre état de veille et endormissement). Tout semble alors possible.
La voix est déjà posée, mais lorsque intervient la basse, l’élan de découvrir de quoi le jour naissant sera fait nous assaille. La pulsation cardiaque du morceau s’accorde à la notre, à moins que ce ne soit l’inverse, et nous porte vers l’avant, confiant, courageux. La guitare dispense alors quelques accords électrifiés, nous invitant à courir, non pas pour fuir, mais pour rassasier notre inextinguible soif de découverte.
Une rupture intervient alors, pour mieux nous permettre de reprendre notre souffle. Elle nous déroute, semble nous dire que le chemin que nous cherchons n’est peut-être pas forcément celui qui se propose à nous. La suite sera épique, pleine de sensations nouvelles, de regain d’énergie, de combativité, de vie.
Hors du temps.
Le trio rennais Sin Ross nous enveloppe avec son nouveau titre Aphrodite, au clip évanescent, aux couleurs chaudes, au diapason de cette musique évoquant fortement le trip hop de Portishead ou Massive Attack, avec ce je-ne-sais-quoi d’hexagonal dans la manière de faire. Le groupe avait sorti un EP en 2016 et poursuit son chemin de façon plus que convaincante.
Sans surfer sur les modes en vogue, Sin Ross propose une relecture du trip hop (ou d’un certain type de rock atmosphérique), à sa manière, en y incorporant un peu de cette essence mélancolique, sans forcer le trait. La nostalgie semble guider leur choix de sonorité, tout en restant terriblement actuel dans la façon de mettre l’ensemble sur pied. Le groupe séduit par une voix douce, légèrement appuyé d’effets discrets, et par une science des arrangements maîtrisée.
L’année à venir sera, pour Sin Ross, l’occasion de nous dévoiler une série de 5 morceaux/vidéos dont Aphrodite est la première à nous être dévoilée. Nous vous conseillons donc fortement de suivre le combo sur la célèbre chaine vidéo.
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On pense à Kosko.
