22-30 un monde de délicatesse de Fleur Bleu.e à Isambourg

Nouvelle sélection musicale du vendredi 23/09.

Des fois, nous voulons nous sentir comme dans un cocon, protecteur, rassurant, mais qui ne nous coupe pas de toutes les réalités. Ainsi, cette playlist 22-30 nous place dans un environnement dans lequel il fait bon graviter, un univers raffiné, délicat. Pour autant, il ne faut pas oublier ce qui fait que nous avons envie de nous plonger dans ce lieu rassurant. Ainsi, un éclair oppressant peut s’insinuer dans ce havre, pour nous rappeler, simplement, efficacement, mais toujours de façon inspirée, que rien n’est jamais acquis.

22-30 Fleur Bleu.e à IsambourgFLEUR BLEU.E

Ce groupe est désormais un incontournable de nos sélections hebdomadaires. En effet, Fleur Bleu.e y revient pour la troisième, ou quatrième fois, on perd le compte. Avec leur nouveau titre, Pyjama Princess, le duo poursuit sa quête pop vaguement bedroom, vaguement psychédélique, mais toujours avec sobriété, élégance et raffinement. Pas de gros effet, mais un environnement dans lequel il fait bon se glisser, une personnalité discrète mais affirmée qui fait que ce duo s’impose au milieu des groupes de la même catégorie.

Ce nouveau single annonce un nouvel EP pour très bientôt, ainsi qu’une release party en novembre. On vous tiendra informé.

RADIANT

Caractère oppressant d’une ligne de basse magnétique. Lourdeur de la batterie. Une certaine idée du grunge, quelque part. Et une voix étrangement familière, comme si elle émanait d’un de nos cauchemars récents, comme une voix venue d’outre-tombe. Une voix presque punk. Le tout pour un rock qui remue la tripaille, joue sur la tension. Mais dégage aussi des émotions fortes, mélancoliques et révoltées. Aspettami montre une personnalité sans concessions, une manière d’envisager la musique par le côté noir, afin d’en faire jaillir un peu de lumière. On attend beaucoup du groupe qui marque ici un très bon point avec son univers sombre et entier. On aime !

LUCIE DANS LE CIEL

Évidemment, le nom du groupe évoque le fameux Lucy in the sky with diamond et sa référence au LSD. Mais nous attendions-nous à découvrir une pop song tendance psychédélique à l’écoute d’Allons de l’avant ? À vrai dire, pas vraiment. Mais il faut avouer que, sous une rythmique très rock, Lucie dans le ciel se fait pas mal plaisir avec des effets « acides », tant sur les voix que sur les instruments. De la même manière, le texte dégage un effet surréaliste, tout en étant paradoxalement très proche d’un quotidien. La prise de drogue ne donne pas toujours de beaux résultats. Mais ici, ça fonctionne à fond. Et d’ailleurs rien ne prouve que quiconque ait pris quoi que ce soit. Mais que, simplement, Lucie dans le ciel se fait plaisir à explorer les possibles de sa musique. Et forcément, cela nous réjouit.

TIM CHESLEY

Parfois, il fait bon se perdre dans un titre rappelant une douceur qui nous fuit. Sur une base d’arpège de piano, Tim Chesley dévoile un titre délicat, mais qui ne manque pour autant pas de caractère. Outre sa douceur, nous y sentons une force positive, de celle qui guide nos pas dans la tourmente des jours. Gros travail d’arrangements, mélodie pop aisément addictive, tout ici est fait pour séduire, sans sombrer dans du tout-venant mal inspiré. Ce titre, autrement dit, fait du bien, tant pas son intelligence (instrumentale et de composition) que par ce qu’il véhicule.

JULO BOCHER

Si on excuse le refrain en anglais, c’est parce que les couplets, en français, évoquant un Gainsbourg qui n’aurait pas perdu sa voix, sont simplement superbes. Il y a là aussi une notion d’élégance, dans les parties instrumentales, portées par une ligne de basse inspirée, mais également dans le choix des mots qui laisse entrevoir des doubles sens évidents. Visuellement, cette même notion de raffinement existe, faisant de ce Demain j’arrête une très belle surprise, captivante, qui nous donne envie d’en découvrir davantage sur son géniteur.

ISAMBOURG

Est-ce qu’avoir belle gueule ça fait tout ? A vrai dire, une belle gueule aurait plutôt tendance à nous faire fuir. Car derrière l’apparence se cache parfois, souvent, une certaine suffisance, voire même une absence artistique totale. Avec Isambourg néanmoins, nous sommes vite rassurés. Une voix qui en a sous le capot, qui nous fait vite penser, dans les qualités que nous lui soupçonnons, à un Jeff Buckley à la française. Mais fort heureusement, il ne se contente pas d’avoir une voix, et une belle tronche, il pose aussi un texte magnifique, intense, d’où s’échappe une sincérité réelle. Comme les précédents artistes, Isambourg montre qu’il a simplement la classe des grands.

Patrick Béguinel

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