SUPER CATHEDRALE, Samedi de feu !
Programmation du jour 3 du festival, samedi 23 juillet.
Une programmation très riche pour un samedi de feu ! On y retrouve Chocolat Billy, déjà présent le vendredi mais qui migre du Chapiteau à la grande scène, mais également Kelley Stoltz sous pseudo. Pour le reste, on vous détaille tout ça sans tarder. À noter qu’un Dj, Francis Vidal, sera également de la partie, sous le chapiteau.
Willie Weird.
C’est sous ce patronyme que Kelley Stoltz réapparaîtra sur la Grande Scène de la Super Cathédrale. Autre nom, nouveau son ? Comme une récréation de ce que le californien peut proposer sous son nom (un post punk rehaussé d’une belle pointe de pop), c’est un univers plus orienté rock psychédélique qui nous sera proposé avec Willie Weird.
Le projet a accouché d’un album en octobre dernier, intitulé The Scuzzy Inputs Of…Willie Weird dont on trouve peu de traces par ici (mais sur spotify vous pourrez l’identifier, par exemple). De notre côté, on vous a quand même dégotté ce morceau, Garbage. On y retrouve la même tonalité de guitare que Stoltz utilise en son nom mais, pour le reste, c’est plus psychédélique en effet. Nous pourrions même retrouver une forme de rock rappelant un peu celui de Reptiles (qui lui sera présent le jeudi), en moins dark néanmoins.
Pour le reste, la musique s’avère magnétique et assez énigmatique. Et rien qu’avec un seul et bref exemple de la musique produite par Willie Weird, on se rend aisément compte du potentiel hypnotique qu’il génère. L’expérience risque donc d’être très fortement convaincante !
MR QUINTRON & MISS PUSSYCAT
C’est un duo qui revient à Binic puisqu’il était déjà l’un des groupes invités par le Folks Blues Festival en 2014. En provenance de Louisiane, Mr Quintron & Miss Pussycat propose un rock fortement teinté de blues, le tout en version « homme-orchestre » tout orgue devant ! La musique du duo s’avère marécageuse, comme le bayou, dégage une fièvre malsaine, terriblement psychotique.
Les effets de boucles dégagent un effet redondant, répétitif et aliénant qui nous entraînent dans une forme de transe totalement possédée. La fièvre nous saisit instantanément, nous conduisant à célébrer une messe noire avec cette formation certes minimaliste mais possédant le feu sacré d’un blues rock incandescent.
DER
Nous entrons dans un univers moins bourbeux, moins fiévreux, mais aussi plus expérimental, sans perdre cet attrait tout particulier pour les guitares et le rock en général. La différence, peut-être, de ce groupe avec ceux proposés les autres jours du festival, c’est sa proximité avec une certaine forme de jazz (pour le côté expérimental, Der se rapproche en revanche de Chocolat Billy, en plus bavard cependant). En effet, Der ose les chemins de traverse, les jeux de dérapage et ceux d’équilibristes. Sans jamais se vautrer.
Car c’est là que la magie opère, dans ce côté mec bourré qui titube, mais qui par un sursaut de dignité ne se rétame pas, jamais. En quelque sorte, Der joue avec nos perceptions, s’amuse à les mettre à l’épreuve, à nous plonger dans un état second, pour finalement nous ramener sur nos pieds à la fin.
Ce côté plus aventureux contrastera avec le blues rock de Mr Quintron & Miss Pussycat. Pour autant, on retrouvera une forme de transe, certes différentes, mais aux affinités avoisinantes. La fin de soirée sur la grande scène sera donc tripante ou ne sera pas !
STIFF RICHARDS
Il nous semble bien que, jusqu’à présent, aucun groupe australien ne pointait le bout de son nez sur cette très belle Cathédrale. Ce qui est fort dommage, et fort étrange puisque bon nombre de formations du pays des kangourous étaient régulièrement invitées à se produire au Folks Blues Festival. Mais la chose est réparée avec Stiff Rochards, avec cette morgue toute britannique de l’hémisphère sud que nous aimons tant.
Ça défouraille sec, le mode rock garage est enclenché, et sans passer ni la première ni la deuxième, on se retrouve directement en troisième, propulsé, en guise d’introduction, à 90 km/h sur la highway to hell. Pas de fioritures, d’arabesques, de pleins et de déliés, ici, on vise l’efficacité, la sueur, et le rock n’roll qu’on aime tant.
L’essence punk n’est jamais bien loin, le fait maison résonne de toutes ces forces. Bref, Stiff Richards, c’est la contre carte postale de l’Australie, celle qui transpire à grosses gouttes sous son cuir, et ça fait du bien par où ça passe ! En tout cas, il fera bien chaud sous le chapiteau (et si vous loupez cette session, celle du dimanche, sur la grande scène devrait vous servir de rattrapage plus que convaincant!).
BEIGE BANQUET
Toujours sous le chapiteau, et comme pour Stiff Richards sur la grande scène le lendemain, Beige Banquet donnera dans le changement dans la continuité. On retrouve ici un post punk monolithique, porté par une boîte à rythmes robotique, répétitive, sur laquelle évoluent des motifs minimalistes, eux aussi répétitifs, de guitare et de basse. Le chant, seul élément « humain » de la musique de Beige Banquet nous bouscule, nous chavire, nous emprisonne également dans une prison circulaire, de laquelle nous ne nous échappons guère.
Jouant sur un fort sentiment de frustration, la musique de Beige Banquet ressemble à une plongée dans nos viscères, pourris, desquels nous avons grand peine à nous extirper. Mais, paradoxalement, cette invitation à forer nos propres méandres dégage quelque chose de pur et de beau. Tripant, jusqu’à la folie, Beige Banquet nous fait forte impression et pourrait bien nous mettre d’équerre sous le chapiteau. Les anglais, à coup sûr, seront l’un des grands noms à retenir de cette édition.
Cette journée du samedi sera donc placée sous deux thématiques. D’un côté, une envie de s’émanciper des carcans du rock pur pour proposer une musique plus exploratrice, flirtant parfois avec une éthique jazz, de l’autre une musique qui nous maintient captifs de boucles entêtantes et vénéneuses. Deux saveurs qui, à notre goût, devraient être particulièrement appréciables et appréciées. Il nous tarde d’y être !