PLAYLIST 2 Spécial ESNS/MMETA // Talents imminents
Deuxième playlist en rapport avec le festival débutant le 13/01.
Nous vous dévoilons notre playlist 2 en relation avec le festival ESNS/MMETA. Ce festival, entièrement numérique, réunit la crème des artistes européens, toutes catégories confondues, dans une série de showcase destinés au public et au professionnel. Cette année, forcément un peu bizarre, réunis plus de 180 groupes. Voici notre éclairage sur quelques-uns d’entre eux, des coups de cœur piochés ici et là dans le line-up de l’édition 2021.
LADANIVA.
Duo franco-arménien, Ladavina mélange inspirations traditionnelles sur fond d’apports modernes (légères rythmiques électro trap en contraste à la flûte). La musique du duo, incroyablement d’actualité, nous entraine dans un univers onirique sensible, où le spleen n’est jamais très éloigné. La voix de Jacqueline Baghdasaryan ne se bride jamais au chant seul puisqu’elle ose des incursions hip-hop. De son côté, le multi-instrumentiste français Louis Thomas marie avec tact et pertinence tradition et modernisme, pour un résultat envoûtant, enivrant. De quoi commencer cette playlist 2 sous de bons présages.
Augenwasser
Pop, lofi, psychédélique, mêlé d’un peu d’électronique, très discrète, Augenwasser nous fait une belle impression, quelque part entre Syd Barett, The Beta Band, et d’autres groupes psychédéliques obscurs. L’instantanéité de sa musique nous saisit, nous donne envie d’y prêter une oreille des plus attentives, d’autant plus que la base mélodique est absolument limpide, fulgurante.
Originaire de Suisse, le musicien a déjà sorti plusieurs cassettes sur le toujours très bon Bongo Joe records et nous lui prédisons, allez savoir pourquoi, un bel avenir. En tout cas, on aime beaucoup par ici !
Decolonize your mind society
Avec un tel patronyme, nous ne pouvions passer à côté du groupe hongrois. Et à l’écoute de sa musique, nous nous disons que nous avons eu raison de nous arrêter sur son nom. En effet, cette musique est un mélange habilement dosé de rock, sauce psychédélique, serti d’un groove sexy, rappelant par certains aspects une certaine forme de soul. Les sonorités inédites du groupes appuient là où ça fait du bien, nous permettant un voyage à la fois balisé et totalement expérimental. Une belle découverte qui donne envie d’en découvrir plus, surtout à l’écoute de Stupid fucking white man qui, avec son intro très bluesy, délivre un message on ne peut plus clair dans son titre. A suivre avec attention donc !
Fleur.
Ah non, elle n’est pas française, mais néerlandaise, eh oui. Mais elle chante, dans notre belle langue, la plus belle de l’univers selon elle, des chansons pop, rétro, sixties. C’est plutôt bien fait, très anglo-saxon dans l’âme, même si les paroles, en français, font un effet max. Un peu de bonne humeur n’a jamais fait de mal, idem pour une certaine légèreté de propos et de ton, surtout lorsque c’est aussi bien fait que dans l’extrait de son premier album, extrait répondant au doux nom de Mon ami martien. Tout un programme (qui fait du bien et met un peu de soleil dans notre hiver)
Isolated Youth.
Un peu de post punk ? Eh oui, from sweden. Isolated youth, dont le nom évoque le confinement de notre jeunesse (et de tout le monde en gros), propose un univers évoquant autant The Cure que le shoegaze, The cranberries (un truc dans la voix) que le punk. Bien fait, surprenant, nous nous disons que si leur politique face à la pandémie s’avère un cuisant échec, les suédois ont tout de même de belles choses à proposer au reste du monde. À commencer par Isolated Youth.
Temple fang.
Barbus, tatoués, et deux guitaristes gauchers, il n’en faut pas plus à Temple fang pour distiller un puissant vent rock garage en provenance des Pays Bas. Autant dire que ça dépote, que ça flirt avec le psychédélisme, joué à 100 à l’heure, et que ça décrasse le cérumen. Le tout est monstrueusement bien fait, évoque certaines cavalcades à la King gizzard an the lizard wizard, avec cette mainmise garage sous haute tension et ces relents psychés qui nous font des guilis dans le ventre. Amen !
Lucia.
On termine cette playlist 2 avec la roumaine Lucia, qui propose une musique pop à la forte personnalité. Si quelques éléments électroniques habillent ses compositions, elles ne sont en aucune manière un copié collé de ce qui se fait actuellement. Une dimension tragique émane du choix des sonorités et laisse à entrevoir de très belles choses. Sa présence magnétique provoque une montée d’endorphine que nous ne saurions vouloir atténuer.