PLAYLIST 1 SPECIAL ESNS/MMETA // haute en couleur
Découvrez nos coups de cœur de l’édition 2021 du festival européen dénicheur de talents.
L’ESNS aura lieu la semaine prochaine, dans une mouture 100 % numérique. Mais il nous apparaissait utile, pour ne pas dire nécessaire, de parler de quelques groupes de cette édition forcément particulière. Belgique, Irlande, Pays de Galles, Danemark et Norvège sont ici représentés dans cette playlist 1 relative au festival. Mais, vous nous connaissez, cette édition est tellement riche que nous pensons déjà vous en proposer une deuxième dans pas longtemps.
Under the reefs Orchestra.
Grosse impression que nous fait ce power trio pas comme les autres. D’ailleurs, peut -on parler de power trio même si, assurément, il dégage une grosse impression de puissance ? Nous hésitons, à l’écoute des morceaux du groupe belge, à les placer dans une case du style math rock, ou post rock. Toujours est-il que la formule est assez singulière puisque, dans le cas présent, le bassiste n’en est pas un car il est saxophoniste (baryton, forcément).
Pour le reste, instrumentale, la musique du trio possède un groove monstrueux qui prend ses racine dans un son âpre dont les fulgurances mélodiques nous porte aux cieux. L’énergie est là, toujours dans un étrange ballet d’équilibriste entre fureur bruitiste et accalmies salvatrices. Bref, un groupe comme nous les aimons sur Litzic (et puis le clip est en parfaite adéquation de la musique grâce à la prestation de la danseuse Federica Porello).
Konvent.
Les pays scandinaves sont réputés pour leurs groupes de metal. Leurs musiciens, barbus, imposants, genre viking, en moins sympathiques (d’aspect du moins), ont en effet leur petite réputation. Finlandais, Suédois, Danois, Norvégiens, se tirent la bourre à qui mieux mieux pour imposer sa force bestiale. Et boum, débarque Konvent, en provenance du Danemark. Et sa particularité, c’est qu’il s’agit d’un groupe de femmes. Et comme on aime quand les femmes prennent le pouvoir et cassent les codes, nous avouons qu’il nous était totalement impensable de ne pas les faire figurer dans cette playlist.
Notamment parce que c’est irréprochable instrumentalement. Le doom du groupe laisse admiratif, avec ce chant guttural à peine moins rauque que celui d’un féroce mâle venu du pays des glaces. Pourtant, sous ces aspects forcément imposants, nous sentons poindre une légère pointe plus féminine, se traduisant par une recherche mélodique qui porte ses fruits puisque nous en fuyons pas à toutes enjambées vers la sortie. Un groupe que nous vous conseillons d’écouter et d’apprécier à sa juste valeur, c’est-à-dire à égalité avec leurs homologues masculins.
Orions Belte.
Poursuivons notre playlist 1 en partant en direction la Norvège à présent. Avec un groupe de bonhomme. Eh ouais ! On vous entend déjà dire : quoi encore du metal ? Eh bien non, parce que les Norvégiens savent aussi produire une pop sensuelle, à la fois surf, vintage 60’s, à la cool et inspirée/inspirante. En trois minutes, ou guère plus le groupe peut nous emmener partout où notre imaginaire, nourrit de ces guitares absolument parfaites, de ce rythme sautillant, de cette basse enveloppante, le désire.
Ainsi, finit les univers grisâtres, monotone des villes, bonjour la plage, le soleil et un monde sans covid dans lequel nous embrasserions notre voisin sans avoir peur de mourir. Ah… Ça fait du bien, non ? Surtout que le groupe possède d’autres cordes à ses instruments, notamment celles du blues, toujours avec une touche vintage. Bref, un univers à découvrir, de toute urgence !
Adwaith
Un peu de post punk à présent. Où de rock garage à fort accents pop et surf et psychédélique, notamment sur le titre Lan Y mor. Les Galloises parviennent en très peu de temps à retourner la situation mid tempo de la première partie du morceau pour une montée en tension libératoire, pleine de fougue et de ce sentiment d’exaltation qui fait du bien par où il passe.
La voix y est étrangement douce, la basse ronde, avec un grain rétro absolument irrésistible, tandis que la batterie, véritable pouls soudain pris de tachycardie s’emballe pour faire sombrer le morceau dans une débauche psychédélique du meilleur effet. Cette batterie d’ailleurs, semble être une constante chez le groupe, qui sait aussi se montrer très doux, très sensible, avec une recherche mélodique poussée, rendue intrigante par le choix de textes en gallois.
Ce groupe nous fait très forte impression, dégage, malgré un côté parfois classique, une classe et une originalité surprenante.
ENOLA GAY
Post punk aussi. Britannique aussi, mais insulaire. Le groupe de Belfast nous fait lui aussi forte impression, comme un autre groupe Irlandais de post punk cartonnant un peu partout où il passe et qui vient de sortir un deuxième album (vous l’avez ?). Le côté viscéral d’Enola Gay flirte parfois avec la scansion hip-hop, apportant une tension supplémentaire à sa musique, déjà bien oppressante à la base. La faute à une basse lo-fi qui fore nos entrailles sans douceur, nous pousse dans nos retranchements, nous met à genoux, aussi.
Ce groupe, qui évoque, allez savoir pourquoi, un peu l’indus ne laisse pas de répit. L’âme punk est là, transparaissant d’un chant tout sauf lyrique, qui crache son message à la gueule, sans l’enrober dans de bons sentiments plus ou moins sincères. Le côté direct ne laisse aucun doute et dégage une forme de rage, de colère, froide, assez terrifiante car nous la ressentons totalement honnête. La claque est magistrale. Dommage que cette édition de l’ESNS soit 100 % numérique, sur scène, le groupe doit être absolument dévastateur.
Denise Chaila.
Nous terminons cette playlist 1 avec une artiste n’ayana bsolument rien à voir avec ce qui précède, si ce n’est le talent et, par rapport à Enola Gay, la nationalité. Car Denise Chaila est effectivement irlandaise. Mais elle œuvre dans un hip-hop fortement teinté d’électro et d’un truc ethnique aussi. Et comme nous ne sommes pas forcément des connaisseurs de la chose hip-hop, nous nous contenterons de dire que cette chanteuse possède une voix qui se démarque quelque peu de la concurrence, tout comme la musicalité émanant des samples sur lesquels elle pose un flow inspiré, sensuel, très bien dessiné.
Le mieux est encore de vous plonger dans sa musique. Ce morceau, sur fond de motifs japonisant, nous plaît bien, évoquant par certains aspects Chinese man, ce qui en soi n’est pas une petite référence anodine. Pas impossible que Denise Chaila cartonne dans quelque temps…
Rappel : Pour réserver vos tickets (les show case sont gratuits mais il est recommandé de s’inscrire sur la plateforme (festival tickets) pour être informé des nouvelles annonces et des mises à jour des flux.
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