SERGE MUSCAT Chronique tome 2

serge muscatEssais et constats.

Nous avons dans un premier tome (à relire ICI) évoqué les écrits littéraires de notre auteur du mois Serge Muscat, nous nous attardons, pour le tome 2, sur ses talents d’essayiste. Mais s’agit-il seulement d’essais ? Non, pas forcément car si ceux-ci s’avèrent présents et détaillés, nous y trouvons aussi des articles consacrés à sa seule observation d’un monde qui change. Pour rappel, tout est visible sur son site personnel ICI.

Alors de quoi y est-il question, dans ces essais ou dans ces observations sociologiques ? Il y est question de tout et de rien, de ce qui, aujourd’hui, ne nous trouble plus alors que ce devrait être le cas. En lisant les différents articles postés sur son blog, nous ne pouvons que constater ce que nous ne constatons plus dans notre ordinaire bombardé de nouvelles propositions.

Des avis tranchés, clivant peut-être, fondés certainement.

C’est un peu, en lisant les différents textes présents, comme si nous remettions un pied dans l’ordinaire de nos vies. Nous y lisons certaines de nos réflexions, de nos pensées, mais développées ici par un esprit aiguisé, qui fait remonter du tréfonds de ses connaissances les arguments qui touchent et coulent. Pas de place à l’approximation, le propos est direct, précis.

Pour autant, nous pouvons nous sentir en « décalage » avec les propos de Serge Muscat. Soit parce que nous ne sommes pas d’accord avec lui, soit parce que sa vision nous heurte par son bien-fondé, et que nous nous sentons, du coup, en réaction. Dans un cas comme dans l’autre, rien ne nous empêche d’ouvrir le dialogue (puisque nous pouvons laisser des commentaires), si tant est que nous nous sentions capables de tenir la dragée haute à cet homme érudit.

Envie d’en découdre ?

La question est posée. Notre auteur du mois veut-il en découdre pour parfois tenir des propos très tranchés, forts ? Nous ne pensons pas. Nous pensons simplement qu’à son échelle, il cherche à faire prendre conscience à ses lecteurs que la pente sur laquelle nous nous engageons est glissante, sacrément, d’autant plus que l’angle de celle-ci ne cesse de s’accentuer.

Tout le monde sait que prendre conscience d’une certaine forme de vérité peut nous désarçonner, nous faire tomber du piédestal de nos petites et , des fois, mesquines certitudes. Le ton est souvent pessimiste (relire l’interview de notre auteur du mois ICI pour rappel quant à ce pessimisme latent que nous sentons poindre chez lui), sans appel ni retour en arrière possible. L’auteur y est peut-être un peu alarmiste, mais cela ne montre qu’une seule et unique voie : si personne ne tire la sonnette d’alarme, nous finirons tous dans l’iceberg.

Références et psychologie.

Il n’empêche, Serge Muscat possède un fort bagage qui, couplé à un esprit dont les engrenages fonctionnent à plein régime, nous éclaire sur certains points de notre société, de nos habitudes et attitudes. Les références sont présentes, suivant un courant de pensée dans lequel notre auteur du mois se retrouve (une nouvelle fois, vous référez à son interview). Bien sûr, celui-ci peut-être contredit (ça ne serait pas drôle sinon). Il doit d’ailleurs l’être de la même façon qu’un optimiste contredit un pessimiste.

Mais au final, n’est-il pas finalement question d’équilibre et d’intelligence lorsque nous découvrons tous ces textes ? Parce que, si nous y réfléchissons bien, en prenant le point de vue de Serge Muscat comme référence, n’adoptons nous-même pas un point de vue parfois opposé qui fait qu’au bout du compte nous parvenons à un équilibre ? Pas forcément besoin, pour cela, de rentrer dans des échanges passionnés et stériles (puisque qu’arcs boutés sur nos certitudes nous sommes tous?). Un peu de recul s’avère en effet nécessaire pour laisser les arguments de Serge Muscat nous pénétrer et remettre ainsi les pendules à l’heure.

Quoi qu’il en soit, tous comme ses écrits littéraires, ses écrits plus « scientifiques » possèdent ce ton qui nous colle à la peau et nous taraude bien après les derniers mots lus. La digestion se fait plus lentement et laisse une empreinte profonde en nous, puisque, ne serait-ce que dans notre cas très personnel, elle nous a invité à réviser certaines de nos positions. Non pas pour adopter pleinement celle de Serge Muscat, mais pour nous réinvestir dans notre rôle de « penseur » de nos propres vies. Ce qui est déjà considérable, non ?

Ajoutez un commentaire