ART ROCK Live report 19/05

Jour 2 du festival Art Rock. Si sur le papier la programmation s’annonçait intéressante, nous éprouvions quelques réserves sur les noms de Lee Fields & the expressions et sur Camille. Pour les autres noms, nous partions confiants. Cette confiance n’a pas été trahie par les General elektriks, pure bombe funk/disco/pop. Le groupe met le paquet sur les déhanchés subjectifs, sur les sautillements expressifs, sur les bons gros riffs, bref, que du bonheur. Les 5 instrumentistes, dont le chanteur, s’en donnent à cœur joie devant un parterre un peu clairsemé du fait de l’heure quasiment matinale de la prestation (18h30). Déjà, nous frémissons en nous disant que le reste de la soirée risque d’être fade après un tel déferlement d’énergie, mais nous nous trompons.

Lee Fields et son groupe succèdent aux Français. Ce vieux briscard est une vraie bête de scène. Soutenu par un groupe aux sonorités cuivrées, il emballe le public avec sa soul bienfaitrice. Si ce jeune homme de 67 ans sautille moins qu’Hervé Salters des G.E, il dégage un charisme tout aussi phénoménal. Voilà notre première crainte envolée. La soirée sera bonne, d’autant plus que, contrairement à la veille, le son est plus que correct, ce qui ne fait que renforcer notre idée selon laquelle il y a eu un gros gâchis la veille (notamment pour Marquis de Sade). La sortie de scène de l’aîné de cette soirée est ponctuée de nombreux I Love you que le public lui renvoie en masse.

Thérapie Taxi

En patientant pour Camille, nous nous dirigeons vers la scène B. Les Français de Thérapie Taxi vont commencer leur show. Nous ne savons pas quoi attendre de la prestation du combo. Les divers morceaux que nous connaissions ne nous emballaient pas vraiment par leur atmosphère très électro/pop. Pourtant, c’est bien la révélation de la journée que nous avons eu le plaisir d’entendre et de voir. Super show, très belle communion avec le public venu en masse (la place était littéralement noire de monde). Si les textes n’étaient pas aussi audibles que nous l’aurions espéré, cela n’a en rien gâché la fête. Très bonne présence physique, interludes parlés bien sentis, instrumentations réussies, bien plus rock que ce que nous pensions. Mention très bien pour ce groupe qui aurait mérité, pour son énergie et sa sympathie, la grande scène.

Camille

Cela était néanmoins impossible car sur celle-ci s’installe Camille. Si elle commence son set avec un déficit de spectateur (la plupart restant scotchés sur les scène B), le retard est rapidement comblé. Certes, nous ne sommes pas particulièrement fan de la chanteuse et de son univers, mais il faut rendre à César ce qui appartient à César, son show vaut le détour. Très chorégraphié, très mis en scène, nous avons presque l’impression d’assister à une représentation théâtrale, ou à quelque chose s’apparentant à une comédie musicale. Percus, voix, très peu d’instruments, la chanteuse dégage une énergie magnétique, portée principalement par sa voix impeccable. Le son étant, comme nous l’avons déjà dit au dessus, plus que correct, la prestation ne souffre d’aucun obstacle pour ravir le nombreux public présent.

Petite pause pour nous, nos oreilles en ont bien besoin. Nous loupons, sur la scène B, The Geek x VRV qui a fait une très bonne impression d’après les commentaires que nous avons récoltés. Nous sommes un peu déçus d’avoir manqué cela, mais nous avions besoin de refaire le plein d’énergie avant l’arrivés de Catherine Ringet.

L’ex-Rita Mitsouko a la classe. Voilà tout, pas la peine d’en dire plus. Super show, hyper carré, nous voyons que la Dame a du métier. Oui, mais pas que. Elle sait aussi s’entourer de super musiciens, dont son fils Raoul (qui officie également avec Minuit, qui s’était déjà produit à Art Rock il y a quelques temps). Alternant les morceaux de son répertoire solo, elle n’oublie pas les compositions du groupe qu’elle formait avec Fred Chichin. Et à peine celles-ci font entendre leurs premiers accords que le public (monstrueux, le public, la place était là aussi noire de monde, toutes catégories d’âges représentées) se met à chanter en chœur et a danser. L’énergie est phénoménale, le jeu de scène efficace, c’est un excellent moment que nous avons passé là. Nous en ressortons lessivé, mais quel bonheur de voir un artiste communier de la sorte avec son public.

Jungle

Il en reste plus qu’à voir les Anglais de Jungle. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, n’avons aucun à priori sur le groupe, alors nous le découvrons les oreilles grandes ouvertes. Et la magie opère, lentement, magiquement pourrions-nous même dire. Les mélodies sont présentes, les atmosphères aussi. Le son du combo est super propre et surtout très personnel, loin des mouvements actuels, et c’est tant mieux. Leur pop/soul s’avère extrêmement chaleureuse, portée par des voix féminines très pures, couplées à celle des hommes plutôt haut perchées. C’est beau, efficace, et cela signe une très belle fin de soirée sur les scènes principales. Nous rentrons chez nous le cœur léger d’avoir assisté à des représentations personnelles de très belle facture. Espérons que la soirée du dimanche sera de la même trempe.

 

Le report du 18/06 est à relire : ici !

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