MMEA (Music Move Europe Awards) 2022
Nouvelle édition du festival ESNS et nouveaux talents émergents.
Cette année, le festival ESNS, défricheur de nouveaux talents européens, se tiendra du 19 au 22 janvier à Groningen (pays-Bas). Les MMEA (Music Move Europe Awards), dont les prix seront remis le 20 janvier, ont dévoilé leur sélections de 15 artistes finalistes.
Initialement prévu en présentiel, les restrictions sanitaires du pays ne permettent hélas pas la tenue correcte du festival, et c’est donc tout naturellement que les organisateurs réagissent en proposant, comme en début d’année, un festival 100% numérique. Fort de la réussite de la précédente édition, l’ESNS compte bien défendre sa proposition, mais doit faire face à une adaptation « de dernière minute » de sa programmation. Les MMEA (qui a cette année perdu le T de talents) ne changeront en rien leur sélection dont on vous fait un petit tour d’horizon.
La France avec Mezerg.
Charité bien ordonnée commence par soi-même, et c’est donc tout naturellement que nous parlons de notre représentant, le fantasque Mezerg. Nous l’avions vu sur scène lors des Transmusicales 2019 et l’on peut vous assurer que le bordelais possède à la fois un talent fou mais également une personnalité explosive !
Pour ceux qui l’ignorent encore, il produit une musique électronique sans avoir recours aux traditionnelles machines. Tout est joué live, aux claviers, avec un jeu de pédales genre grosse caisse/charleston qui balance un beat souvent irrésistible. Outre une condition physique exceptionnelle, Mezerg possède un doigté fantastique et une inventivité débordante. Et pour ceux qui l’ignorent encore et qui ont vu passer une pub sur tiktok à la télévision, c’est lui qui joue avec des fruits et légumes. Bref, cet artiste complètement à part, qu’on aime beaucoup, fait partie des 15 finalistes. Espérons qu’il fasse partie des lauréats !
Les autres finalistes.
Mais il reste 14 autres finalistes, méritant tout autant que lui un prix (deux prix sont décernés : le prix Music Move Europe décerné à 5 des 15 finalistes et doté d’une somme de 10000 € et le Grand prix du jury, décerné à un seul artiste et doté d’une somme de 10000 € ainsi qu’un bon de tournée verte d’une valeur de 5.000 €. Sont nominnés : Alina Pash (Ukraine), Anna (Italie), Balkan Taksim (Roumanie), Blanks (Pays-Bas), Denise Chaila (Irlande), Дeva (Hongrie), DORA (Espagne), Francis of Delirium (Luxembourg), Friedberg (Autriche), Jada (Danemark), Ladaniva (Arménie), Meskerem Mees (Belgique), Nenny (Portugal) et Zoe Wees (Allemagne).
Il ne vous échappera pas que nous vous avons déjà parlé de Meskerem Mees qui nous a plus que charmés avec son album Julius, album de folk à la grâce intemporelle, la rapprochant d’une Joni Mitchell ou d’une Joan Baez, ce qui n’est pas peu dire. La belge d’origine Éthiopienne possède donc de sérieux arguments à faire valoir tant sa musique fait du bien à l’âme.
Il en est de même avec Ladaniva, duo réunissant la chanteuse arménienne Jacqueline Baghdasaryan et le mutli-instrumentiste français Louis Thomas. Nous avons déjà pu vous en parler de nombreuses fois, et ce groupe, qui mêle musique traditionnelle et musiques actuelles ne manque absolument pas de charme, de douceur, et de cette émotion presque à vif qui fait des étincelles.
L’irlande sera représentée par Denise Chaila. Cette chanteuse qui œuvre dans le hip-hop, nous vous l’avions rapidement présentée car, l’an dernier, elle était à l’affiche du festival ESNS. C’est donc une deuxième participation à l’événement, mais une première pour le MMEA. Il faut dire que cette artiste possède un univers bien à elle, qui pourrait fort bien s’avérer payant.
Les « inconnus ».
Les autres membres de cette sélection nous sont totalement inconnus. C’est une bonne chose car nous découvrons là encore une sacrée brochette de talents divers et variés, oeuvrant dans des genres forcément différents. Nenny représentera le Portugal avec sa pop/RNB en portugais, Zoe Wees l’Allemagne (urban pop), et Anna l’Italie avec son hip-hop en italien dans le texte. Des univers forts et surtout, elles sont toutes les trois jeunes (18 ans pour Anna, la cadette des participants), ce qui annonce de très belles choses pour elles dans l’avenir.
On rentre un peu plus dans notre ligne éditoriale avec le groupe Francis of delirium (Luxembourg) et son rock métissé grunge et pop, le tout dégageant un indierock inspiré, dégageant une forme d’innocence lumineuse. Une belle surprise que ce duo formé de Jana Bahrich (qui nous vient de Vancouver) et Chris Hewett (qui vient lui de Seattle). Explosif et doux, rugueux et tendre, le groupe nous fait une bien belle impression !
Dora, pour l’Espagne, propose elle une pop, en espagnol, très personnelle. Mêlant électronique et acoustique/analogique, sa musique dégage une forme de sincérité qui ne manque pas de tout émouvoir, tout comme sa musique nous intrigue. Sorte de cross-over de styles bigarrés, entre tradition et modernité, sa patte montre déjà une vision des plus intéressantes et un talent affirmé.
Balkan Taksim (Roumanie) est le genre de mélange que l’on aime et que nous avons pu retrouver chez des groupes comme Derya Yildirim ou Altin Gün. A l’instar des deux formations, Balkan Taksim mélange, dans un déluge psychédélique, électronique et musiques traditionnelles. Le résultat invite à la danse, à la transe, et remet au goût du jour des « hymnes » régionaux (ici les musiques slaves et des balkans) en les dépoussièrant et les faisant entrer de plain-pied dans le XXIe siècle.
Encore des talents !
L’Autriche aussi est à la fête avec un groupe entièrement composé de femmes. Friedberg propose une musique qui nous submerge de frissons. Entre rock, pop et folk, Friedberg explore une certaine vision de la musique populaire,entre classicisme et explorations sonores. Les couleurs sont chatoyantes, parfois issues d’un imaginaire 70’s, parfois totalement dans l’ambiance actuelle. Le charme opère à 100% et révèle un groupe totalement attachant, et nous apparaît immédiatement comme un gros coup de cœur.
Jada, pour le Danemark, impose sa voix avec force et douceur. La pop somptueuse de l’artiste la rapproche de certains artistes très en vue en ce moment, et la promet à un avenir radieux.
Дeva (ne nous demandez pas comment cela se prononce, mais ça se rapproche de Deva a priori), originaire de Hongrie, est une artiste solo qui compose, produit et s’occupe elle-même de ses artworks. Artiste complète donc, elle œuvre dans une électropop métissée, entre pulsation électro donc, aspects pop, polyphonies et folk roumaine. Elle se rapproche, à nôtre goût, d’une artiste comme Marina Satti (grecque elle) dans son rapport à la tradition et la modernité. Son premier album devrait tomber cet hiver.
Blanks (Pays-Bas), œuvre lui dans l’électropop, tendance enjouée. Peut-être moins originale dans la forme que bon nombre des artistes sélectionnés, il est en revanche totalement en phase avec l’époque qui est la nôtre.
Enfin, Alina Pash (Ukraine) aura la lourde tâche de succéder à Alyona Alyona (vainqueur du prix du public l’an dernier). Pour autant, elle n’a pas à rougir de la comparaison, notamment parce qu’elle produit aussi une musique proche du hip-hop, peut-être plus électronique, également en ukrainien dans le texte. Son travail sur le son est assez captivant et dégage, quand elle chante, un charisme évident. L’emprise est forte, notamment sur le titre Bosorkanya dont on vous dévoile la vidéo.
Vous pouvez retrouvez tous les artistes sur le SITE OFFICIEL de l’évènement . D’autres liens vers des vidéos ou des streams y sont disponibles. Vous pouvez également voter pour votre artiste préféré. On en convient, le choix sera difficile, mais c’est un excellent signal qui prouve que la musique européenne se porte très très bien. Honnêtement, on ne peut qu’apprécier la chose et s’en réjouir.
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