[CHRONIQUE] INÜIT Action

inüit action chronique

Premier album d’Inüit, Action (disponible chez cinq7/Wagram)

Nous n’allons pas vous mentir, nous avons eu un mal de chien à rédiger cette chronique, sans que nous puissions véritablement expliquer pourquoi. Pourtant, le premier album, Action, d’Inüit est bon, très bon, et confirme les espoirs que nous avions placés dans ce groupe après la parution de leur EP Always Kevin. Mais parfois, il arrive que nous tombions sur un disque et que nous nous retrouvions en panne sèche, bloqué. Pourquoi ? Impossible à dire. Disons simplement les choses : des fois, quand nous aimons un album, nous ne savons pas par quel bout le prendre.

Parce que l’amour que l’on porte à un disque équivaut parfois à celui que nous éprouvons pour un homme ou une femme. Sauriez vous expliquer pourquoi cet homme, ou cette femme, n’est pas simplement une personne que vous appréciez mais qu’il ou elle est bien cette personne que vous voulez auprès de vous pour le restant de notre vie. Autrement dit, quand la passion supplante la raison, nous trouvons des arguments rationnels mais ceux-ci n’expliquent pas tout. Du coup, cale sèche. Les mots restent bloqués quelque part dans notre tête.

Un LP qui confirme l’EP

Action, donc,s ‘inscrit dans ce schéma. Nous nous y attendions car cet album, reprend peu ou prou la même fiche technique que l’EP, à savoir une voix lead féminine (qui nous plaît terriblement grâce à un je-ne-sais-quoi d’imperfection à peine décelable, un léger tremblement, une légère fêlure, nous ne savons pas trop, qui la rend absolument… parfaite), voix masculines pour la seconder, pas de guitares mais des cuivres pour dynamiser et donner de l’ampleur à cette électro-pop pertinente.

Celle-ci est dansante mais sait également faire la place à des moments plus intimistes et à d’autres plus expérimentaux. Les tessitures électro sont hypers maîtrisées, c’est-à-dire ni trop caricaturales, ni trop kitschs, ni trop avant-gardistes non plus, pour baliser un espace qui donne envie de se trémousser ou bien de s’évader dans un imaginaire technologique rassurant. L’ensemble prouve un certain savoir-faire technique, preuve que la présence du Shoes Benjamin Lebeau à la production n’est pas superflue, même si le groupe maîtrise à coup sûr son sujet.

Une personnalité et un son maîtrisé

Pour le reste, les morceaux possèdent une personnalité propre et sont capables de vivre par eux-même, ce qui fait d’Action un album solide malgré son hétérogénéité. S’agissant d’un premier album, il n’y a là rien d’étonnant et le disque ne souffre pas de cette disparité. Qui plus est, du début à la fin de cet album, l’énergie du groupe est palpable, présente. Elle dégage une certaine candeur, un certain souffle épique également (renforcé par les cuivres et les percussions) qui ne fait que renforcer le propos du groupe.

Action porte dès lors très bien son nom, sans pour autant que la réflexion soit ensevelie sous une tonne de beats insipides et peu inspirés. Ici, tout est mesuré, pesé, tout est à sa place (sauf peut-être le dernier morceau Inside qui aurait pu être placé plus tôt et laissé Wrong danse clore l’album), pour un plaisir renouvelé tout au long des 12 titres que renferme l’album. Pour le reste, pour ce qui fait le charme de ce LP, pas d’explication rationnelle à avancer, il nous plaît juste parce que…

De quoi nous faire dire que l’essai Always Kevin est transformé, haut la main. Action est réussi et Inüit n’est désormais plus qu’une simple découverte, c’est une révélation !

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Retrouvez également le clip de We the people ICI

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