Baz'art Chronique musique13 janvier 2022

ESNS 2022, encore et toujours de belles découvertes

Suite de l’exploration de la programmation du festival.

Comme nous l’avons déjà évoqué, le festival ESNS qui mise sa programmation sur l’émergence de groupes européens sera cette année encore 100% numérique. Cela ne l’empêche pourtant pas de proposer une programmation de folie, dont voici un troisième volet (forcément non-exhaustif et prenant surtout en compte nos goûts personnels, donc subjectifs) de ce que l’équipe propose. Et le moins que nous puissions dire, c’est qu’il y a encore et toujours de belles découvertes. Petit florilège de celles-ci.

IRENE DRESEL

Electro-sensible, la musique d’Irène Dresel nous conduit au bord d’une expérience sensitive proche de l’abstraction. Motifs répétitifs évolutifs dont la dramaturgie nous embarque loin dans une forme d’introspection, son électro ensorcelle en nous permettant de nous plonger en nous-même, dans nos pensées naviguant entre beauté pure et perplexité émotionnelle. Prenante, elle nous touche et nous éveille au bonheur de la danse, mais également à celui d’une écoute posée.

JAZZBOIS

En provenance de Hongrie, Jazzbois, combo jazz empruntant au hip-hop fusionne les genres pour une pleine sensualité. Leur groove prend délicatement possession de nos corps et âme, s’avère aussi moderne que traditionnel dans son approche, mais ne manque absolument pas de personnalité. Au contraire, celle de Jazzbois se veut feutrée, inventive, discrète mais aussi capable de plaire au plus grand nombre par ses sonorités chaudes, sucrées. À découvrir !

JOE AND THE SHITBOYS

Punk et finlandais, Joe and the shitboy ravit par sa fraîcheur et son énergie. Faut-il en dire plus ? Pas vraiment. Efficace, direct, plaisir décuplé par la puissance de feu du combo, sa musique ne laisse pas de place à la tergiversation, mais au contraire au plaisir immédiat et expiatoire.

KAI KWASI

Pop vaporeuse, légèrement dream, gorgée de soul, proche par certains aspects (son phrasé notamment) du rnb, la musique de Kai Kwasi dégage une douceur à fleur de peau. Mais sans sombrer dans un côté dégoulinant de bons sentiments. Légèrement rehaussé de jazz par moments, sa personnalité s’avère multiple et fédératrice.

LNDFK

La musique de l’italienne nous rappelle celle d’Yves Jarvis, qu’on aime beaucoup ici, avec son mélange de pop, rnb, soul et jazz. C’est charnel, sensuel, intime, dégage une originalité folle, toujours basée sur des instrumentations léchées, sur un sens du son et de la production qui flatte l’oreille. Complexe et pourtant accessible, la musique gagne une puissance presque érogène grâce au chant très nuancé. À suivre donc !

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Nous retrouvons aussi, parmi les invités de cette nouvelle édition, les français de Kids return, déjà évoqués en nos pages, et l’italienne Marta Del Grandi, deux talents à suivre, à porter, à aimer aussi tant leurs univers s’avèrent riches, pertinents et surtout très personnels.

On poursuit notre sélection de groupes à ne pas manquer avec Loupe qui malgré son nom n’est pas français, mais néerlandais. S’exprimant en anglais, le groupe propose une pop rock plutôt pas mal foutue, aérienne, aux compositions délicates, intimes, mais possédant un truc qui nous prend au ventre, qui nous rend vraiment tout chose. Simple, leur musique s’avère vite indispensable à nos journées hivernales.

MELBY

Dur de ne pas retrouver un peu de Tame Impala dans la musique de Melby. Son rock vaporeux possède quelques charmes psychédéliques, en même temps qu’une approche relativement pop, basée sur les lignes mélodiques, chant et instruments. Le groupe, suédois, possède ce petit élément toujours un peu magique qui fait mouche dès la première écoute et qui ne vous quitte plus par la suite.

MEMES

Efficacité rock, punk, post punk pour ce groupe Anglais (What else?). Impossible de résister à cette classe innée, celle qui émerge des compositions, mais également de ce chant spontané comme une bonne vieille claque dans la gueule. La désinvolture, dans ce chant, séduit forcément d’emblée, surtout qu’elle est couplée à une énergie bienfaitrice. On adore !

On ne revient pas sur Meskerem Mees que nous avons déjà chroniqué en nos pages et dont le travail nous fait toujours un effet fou, de même que nous ne reviendrons pas sur celui de Mezerg, notre représentant techno sans machines dont le travail est simplement bluffant. En revanche, nous nous arrêtons un instant sur Monsieur Doulmani, groupe chypriote à l’univers n’étant pas sans nous rappeler le rock psychédélique d’Altin Gün ou celui de Derya Yildirim & grup Simsek. Dépaysant, trippant, sa musique nous emmène loin des frontières de l’hexagone, loin des frontières terrestres également. L’apport du trombone étant ici une excellente idée imposant une couleur inédite à ces pièces mouvantes.

Faut-il encore préciser que les Belges sont, presque à égalité, les plus beaux représentants de la pop et du rock en Europe ? Sans doute parce que les habitants de ce pays possèdent un humour différent, ou alors un état d’esprit moins prétentieux (ou en tout cas plus décontracté), leur musique se pare toujours d’éléments incroyablement évocateurs. Ce n’est pas les excellents Mooneye qui nous feront penser le contraire tant leur musique impacte émotionnellement parlant, tout en restant imparable dans l’attitude et la musicalité.

NELCON

Ce rappeur néerlandais, s’exprimant dans sa langue natale (pas forcément celle que nous apprécions le plus), œuvre dans un hip-hop oldschool plutôt très intéressant. Le flow est limpide, les passages musicaux dégagent cet élément soul qui nous place dans un rap élégant, intelligent, loin des standards actuels du genre, et reste une très bonne surprise.

NOISY

Mélange de rock et d’électro, évoquant parfois un peu le travail des Beastie Boys, Noisy nous offre une musique à haute teneur énergétique. C’est trépidant, ça brasse large, c’est inventif, catchy, bref ça fonctionne à 200% et est à même de convenir aux mélomanes et aux néophytes, aux clubbers comme aux rockeurs. Parfait quoi !

PANIC SHACK

Groupe rock abrasif 100% féminin, Panic Shack n’a rien à envier aux groupes de leurs homologues 100% masculins. Même énergie, même morgue, mais avec une approche légèrement différente, les 4 nanas défouraillent sec et nous offrent une musique sans concessions, à même de nous retourner la tête. C’est fort, instinctif (pour ne pas dire animal), bref, possède toutes les qualités pour satisfaire à nos exigences de musiques qui font bouger !

RITA RAY

En provenance d’Italie, Rita Ray nous fait d’abord très forte impression par sa présence vocale, puis par sa musique soul et rythm and blues de très belle facture. Superbement produite, elle nous embarque en direction des États-Unis, avec ce petit truc en plus européen qui fait que nous accrochons et nous nous y retrouvons totalement. Très belle découverte.