Art rock live report jour 3

Skøpitone Siskø
Jour 3 et fin du festival Briochin.
C’est déjà le dernier jour du festival Art Rock. Il fut riche en émotion, même si une légère pointe de déception se fait ressentir. Nous ne savons pas trop à quoi elle est due, cette petite sensation désagréable. Le temps incertain n’y est peut-être pas pour rien, gâchant un peu la joie d’être en plein air à savourer de bons concerts. Qu’importe, il nous reste cette dernière journée qui, si elle ne nous paraît pas des plus prometteuses, pourrait bien nous résever quelques surprises. Allez, c’est parti pour le report du jour 3.
Jeanne Added.
Alors que nous arrivons sur site vers 21h, nous entendons, depuis les abords des scènes, une musique qui nous met en appétit. Nous fouillons notre mémoire pour chercher à mettre un nom sur ce que nous percevons, mais n’y parvenons pas. Ce n’est que lorsque nous avons la Grande Scène en visuel que nous réalisons qu’il s’agit de Jeanne Added.
La chanteuse aisément reconnaissable est effectivement sur scène et nous offre un show dynamique, au son puissant, évoquant dans certaines atmosphères la musique de Dead can dance. Parfois mélancolique, parfois plus euphorique, la musique est riche de contraste, tout comme la voix de Jeanne Added, capable de feulements comme de tendresse.
Occupant parfaitement l’espace scénique qu’elle arpente de gauche à droite, se déhanchant sur des rythmes souvent proches de la transe, se saisissant à l’occasion d’une basse, Jeanne Added nous fait forte et bonne impression. Nous tenons notre révélation du jour 3 (et du week-end) et nous n’allons pas tarder à nous pencher sérieusement sur sa musique.

blow
Moins bien.
Nous traversons, après cette performance impeccable et généreuse, une sorte de néant émotionnel. Sur la scène B se présente Blow avec son électro-pop qui n’a rien d’exaltant, sans doute parce que déjà entendu un demi-milliard de fois. Si ce n’est un bassiste survolté (mais pourquoi court-il partout sur la scène en faisant le tour de la batterie, aurait-il pris quelques substances interdites?), l’ensemble ne parvient pas à nous convaincre. Trop lisse, trop plat, trop prévisible…
Sur la Grande Scène, place à la variété d’Angèle. Nous n’aimons pas, nous n’en parlerons pas et préférons quitter les lieux pour retourner voir Blow (c’est dire). Nous attendons désormais le show de Skøpitone siskø et celui, au niveau des musiciens du métro, de No money kids. Nous connaissons la musique des deux groupes (nous avons chroniqué leur disque), nous espérons ne pas être déçus, même si nous le serons forcément car les deux jouent en même temps, il nous faudra donc « couper » les shows en deux. L’un des dilemmes du jour 3…

no money kids
Validation.
Nous optons pour les No money kids en première partie. Le duo joue sur la petite scène des musiciens du métro. La proximité avec le public y est directe, la sono minimale mais dispensant un son correct. Les musiciens s’installent et commencent leur show. Les deux membres du groupe sont directement dans l’ambiance et balancent leurs riffs monstrueusement efficaces devant un public lui aussi au taquet. Nous retrouvons ce qui fait le sel de leurs albums, avec toutefois une dimension supplémentaire. Le groupe se donne, ça fait grave plaisir à voir. Petit bémol quant à la sonorisation : elle manque un peu d’ampleur. Nous aurions largement préféré voir No money kids sur la Scène B où la sonorisation aurait propulsé leur musique dans une autre sphère. Ils en avaient l’étoffe et nous comprenons mal pourquoi ils n’ont pas eu droit à cette scène à la dimension de leur talent (à la place de Blow pourquoi pas).
Sur la Scène B, justement, nous filons retrouver Skøpitone Siskø pour un show qui nous fait un peu peur. Pourquoi ? La finesse de leur EP nous paraissait délicate à remettre en place sur scène. Nous vous révélons tout de suite que le passage du disque à la scène ne souffre aucune perte de qualité. Si certains arrangements perdent un peu en finesse (normal), les compositions gagnent en énergie (normal). L’ensemble tient méchamment la route, tant dans la subtilité de la voix dont les modulations mettent la chair de poule, que dans celle des arrangements. Le public, qui n’a pas déserté pour voir Lomepal, est ravi. Nous le sommes aussi.
Grande Scène.
Le show fini, c’est l’heure de filer voir Lomepal. Nous ne nous éterniserons pas sur ce concert, simplement parce que nous n’accrochons pas trop avec le style de cet artiste. Néanmoins, la mise en scène est plus que soignée et le chanteur/rappeur paraît plutôt sympathique avec son public. Vu la foule présente sur place, et n’ayant pas forcément envie d’être brassé en ce dernier jour de festivité, et vu que la pluie se remet également à tomber, nous en resterons là, non sans dire que la balance était des plus correctes et que Lomepal assurait sur scène. Ceux qui aiment seront plus que ravi de le voir sur l’une des scènes des festivals cet été (il est, à l’image d’Angèle, programmé un peu partout cet été).
Voilà pour ce report du jour 3. Nous reviendrons demain tirer le bilan de ces 3 jours de spectacles variés en qualité et impact sur nos petits cœurs passionnés. See you !
(Re)découvrez les chroniques de :
La chronique de Skøpitone Siskø ICI
Report du jour 1 ICI
Report du jour 2 ICI