ART ROCK live report jour 2

Delgres
ART ROCK 209, live report jour 2
Le jour 1 du festival Ark Rock nous a laissés dans une grosse énergie rock dont il nous a été difficile de nous défaire. Celle-ci s’achevait par le post punk des Suédois de Viagra Boys, ce jour 2, lui, commencera par un groupe que nous adorons (et dont, forcément, nous attendons beaucoup). Bienvenue dans le live report du jour 2 !
Démarrage en trombe.
Nous arrivons sur site à 21h. Nous avons séché BCUC, Voyou et Charlie Winston. Ce dernier ne nous emballe pas trop avec sa folk que nous jugeons trop lisse. Et puis, de toute façon, nous étions là pour voir Primal Scream, Namdose et surtout Delgres.
C’est avec eux que commence la soirée. Et de quelle manière elle débuta ! Si vous ignorez ce que signifie générosité, il vous faut absolument voir ce groupe sur scène. Non seulement le blues de Delgres possède un groove imparable, mais en plus de cela le groupe nous embarque dans son voyage métissé, croisement du blues de la Louisiane et du parlé créole de la Guadeloupe.
Générosité et partage.
Les rythmes sont souvent phénoménaux, l’attitude, sur scène, irréprochable. Mais surtout, Delgres dégage une sincérité incroyable et donne tout ce qu’il peut à son public. Qui le lui rend bien en dansant, chantant et faisant la fête sur cette musique jamais dénuée de sens. L’osmose est parfaite, les gens dans le public sont conquis, sourient et savourent ce moment un peu magique. Combien avons-nous entendu de personnes dire que Delgres déchire ? Impossible à dire tant il y a eu d’échos de ce genre au hasard de nos déambulations.
Si vous doutez de nous, sachez que Primal Scream démarrait son set une demi-heure après le début de celui de Delgres, pourtant la place ne s’est pas vidée, les gens sont restés pour voir la fin de ce show puissant, rondement mené. Merci Delgres pour ce moment unique. Bref, la confirmation de ce jour 2.

Primal Scream
Primal Scream.
Le groupe tête d’affiche, ou presque, c’est Primal Scream. Plus de 30 ans de bouteille pour le groupe de Bobbi Gillespie. Autant dire que, comme pour The good the bad and the queen la veille, nous avons affaire à de vieux briscards de la scène rock internationale. Nous étions donc en droit d’espérer un show énorme. À défaut d’être énormissime, le show fut de bonne facture, avec un son nickel, une présence charismatique, mais peut-être un je-ne-sais-quoi de «le groupe ne force pas son talent » qui fait que l’ensemble ne soit pas transcendant.
Pas faute d’avoir de bonnes compositions, ni d’avoir un rythme en sous-régime, non, juste que le groupe fait le minimum syndical, sans fautes d’accords, mais avec un peu de laisser aller. Dommage, mais rien de catastrophique néanmoins car nous passons un moment agréable.

SBRBS
Scène B avec SBRBS
Nous avons chroniqué ce qui devrait être leur prochain EP il y a peu et nous étions impatients de voir le groupe Breton sur scène pour ce jour 2. Et nous n’avons pas été déçu ! Gros son bien lourd par moments, des compositions fidèles à ce que nous avions entendu d’eux, une présence scénique qui manquait un peu de chien, mais le groupe est jeune, il a le temps de peaufiner cet angle pour les prochains shows. Cependant, rien à redire quant à l’énergie qu’il dégage ni quant à la qualité de sa musique.
Le rock de SBRBS déclenche en nous l’envie de bondir un peu partout, chose que nous réfrénons car nous sommes pros et devons mener à bien notre taf consistant à vous retranscrire ces concerts. À l’issue de cette prestation, nous nous interrogeons tout de même sur « quel est l’ingrédient mystère qui fait qu’un show passe de bon (voire très bon) comme celui de SBRBS à excellent comme celui de Delgres ? Impossible d’y répondre, néanmoins peut-être qu’il s’agit juste d’un peu plus de métier d’un côté que de l’autre ? Ou bien un léger manque de groove côté SBRBS ? Dur à déterminer, mais cela n’a pas gâché notre plaisir pour autant.

Charlotte Gainsbourg (si si plein axe)
Gainsbourg fille.
Avant d’aller voir Namdose, l’autre nom qui nous titille le tympan, nous faisons une halte côté Grande Scène sur laquelle Charlotte Gainsbourg à pris place avec ses musiciens. Ceux-ci sont tout de blanc vêtus, installé au milieu de cadre luminescent renvoyant eux aussi une lumière blanche. Charlotte Gainsbourg, elle, est vêtue de jeans (on pense qu’il s’agit de jeans). Nous avons entendu pas mal de personnes dire que « c’était à chier ». Remettons un peu les choses dans leur contexte.
Nous pensons que la voix de Charlotte Gainsbourg doit être sacrément compliquée à mettre correctement en avant, parce qu’elle susurre plus qu’elle ne chante. Résultat, si le son global est plutôt très bon, sa voix se perd dans le reste de la musique. Nous ne percevons pas distinctement ses paroles, ce qui est dommage car une partie y est en Français. Musicalement, c’est une pop très fine que dévoile « la fille de », super chiadée et nous, nous aimons. La question qui se pose est peut-être la suivante : est-ce une musique d’extérieur ou plutôt de salle ? Nous avons bien notre avis, et nous sommes sûrs que vous avez pigé lequel. En tout cas, ce n’était pas à chier, mais peut-être trop raffiné pour la faune de festival.

Namdose
Forum de La Passerelle.
La veille, nous avons pris notre pied au forum de La Passerelle. En sera-t-il de même pour ce jour 2 ? Les festivités commencent donc avec Namdose et son math rock à l’énergie folle. Et effectivement, lorsque le groupe lâche la bride de ses compositions, le résultat nous époustoufle. Les deux batteries se complètent, se relaient, s’appuient l’une sur l’autre pour un impact sonore plus important. Les guitares et autres claviers donnent le change. Si la sonorisation des lieux n’est pas fameuse, ce qui donne une balance aléatoire, Namdose déroule son set de façon hyper précise.
Les voix scandées apportent leur grain de sel à des compositions progressives mêlant pop, rock et un soupçon punk pas du tout rédhibitoire. Dommage qu’elles se soient trouvées un peu noyées dans la chaleur du chaudron Forum, car sinon le tout aurait été parfait. Ce groupe est lui aussi une confirmation de ce jour 2.
Touts, qui suit, est, lui, une découverte. Les trois jeunes Irlandais pratiquent un rock hyper vigoureux n’étant pas sans nous rappeler l’énergie des Hives. À mi-chemin entre punk et rock, le trio nous prend à la gorge avec pas mal de hargne et de morgue. Nous pensons parfois, lors des discours intervenants entre les morceaux, à Pete Doherty. Sympa, rentre dedans, Touts ne donne pas dans l’originalité mais dans l’efficacité. Il y a pire, n’est ce pas ?
Nous espérions pouvoir voir Rendez Vous mais la fatigue a eu raison de nous. Nous achevons ici notre report du jour 2, épuisés mais content. La vraie belle confirmation de deux groupes que nous avons suivi cette année est pour nous une source de joie inestimable. Nous vous donnons rendez-vous demain pour le report du jour 3 (qui n’est pas du tout le jour qui nous emballe le plus, soyons honnêtes).
Retrouvez les chroniques :
live report jour 1 ICI
Mo Jodi de Delgres ICI
Namdose ICI
SBRBS ICI