ART ROCK 2019 live report jour 1

the good the bad and the queen
Art Rock, live report jour 1
Nous étions présents à Art rock pour cette 36 édition dont nous attendons quelques confirmations (et découvertes). Voici notre live report du jour 1.
Des conditions météo dantesques.
La pluie n’est pas la meilleure amie des festivaliers. Le temps dantesque qui squattait Saint-Brieuc depuis le milieu de l’après-midi laissait augurer d’un début de festival Art Rock compliqué. Vent et pluie se tiraient la bourre, nous faisant rester bien au chaud dans nos pénates. Mais quand faut y aller, faut y aller. Avec un léger retard, nous arrivons sur site, juste à temps pour voir Fatoumata Diawara nous dire au revoir. Tant pis, nous le verrons une autre fois, cependant nous ressentons une pointe de déception, il semblait que la dame avait mis une grosse ambiance.
Hormis cette artiste réputée, il faut concéder que cette entame de jour 1 ne nous emballait pas trop. Pas envie d’être à l’ouverture pour voir Camélia Jordana et Suzanne, pas non plus une folle envie de venir voir Fatoumata Diawara parce qu’après elle, un no man’s land peuplé de deux rappeurs, d’un côté Kery James (Grande Scène) et de l’autre Jazzy Bazz Scène B), ne nous branchait absolument pas.
Pas notre cam.
Nous allons l’avouer tout de suite, ces deux rappeurs ne sont pas du tout notre tasse de thé. Tellement que nous n’allons pas trop parler d’eux. Le public, lui, a l’air content, fait que Kery James constate et encense : « je sais que beaucoup d’entre vous ne connaissent pas mes chansons et pourtant vous avez mis le feu ! ». Il faut aussi avouer que le bonhomme sait s’y prendre pour faire bouger une foule (à l’aide de ses deux acolytes, voir vidéo) et d’un batteur, enfermé dans une cage de plexiglas, qui martèle ses fûts avec une énergie absolument monstrueuse. Le public est ravi, tant mieux pour lui. Mais nous, nous étions là pour The good the bad and the queen, il nous tarde de voir le groupe sur scène.
Pour cela, il nous faut patienter encore un moment. Nous allons refaire un tour vers la scène B où se produit le duo The YD. Le duo a l’air plutôt très intéressant, pratiquant une électro-pop nous rappelant par moments Alt-J (les voix), ou bien encore Metronomy (qui était passé sur la scène d’Art Rock il y a deux ans). Les light shows sont plutôt pas mal, les images animées coincées entre les deux instrumentistes prolongent le voyage auditif/sensoriel dans une sorte de quête onirico-métaphysique. Nous aurions aimé en découvrir plus (on se rattrapera ultérieurement en découvrant l’univers du groupe à travers ses disques), mais déjà l’heure de The good the bad and the queen a sonné.
The good the bad and the queen
Le festival Art Rock a déjà vu passer pas mal de beau monde, il peut désormais ajouter celui de Damon Albarn, Paul Simonon, Tony Allen et Simon Tong. Nous avions entendu dire que le chant de Damon Albarn était plus qu’aléatoire sur scène, nous rétablissons donc les choses d’entrée de jeu : rien à dire, c’est un pro, voix parfaite tout au long du show. Si nous étions dubitatifs, voire un peu inquiets, quant au fait que le groupe se produise sur une grande scène (un club plus intimiste nous paraissant être l’endroit idéal pour l’univers mélancolique et un soupçon « cabaret » du groupe), nous sommes vite rassurés. Le groupe y est à l’aise, occupe la scène sans en faire des caisses, tout en sobriété, comme leur musique.
Le charme humble
Si la basse écrase un peu tout (mauvaise balance les gars !), et surtout la guitare de Simon Tong dans une grosse première partie du show, la voix de Damon Albarn est, elle, superbement mise en avant. L’attitude de la rock star est tout sauf pédante. Nous sentons chez lui, et chez l’ensemble du groupe d’ailleurs, une humilité non feinte, ainsi qu’un grand plaisir à être sur scène. Albarn est souvent tout sourire, comme en témoigne l’exemple suivant : alors qu’il entame un morceau (nous avons oublié lequel) à la guitare et au chant, le pied du micro est réglé trop bas. Il chante alors presque plié en deux et un roadie intervient pour relever l’ensemble. La mimique de remerciement semblant vouloir dire « il était temps que quelqu’un intervienne » du chanteur déclenche le rire du public, et le sien par la même occasion. Nous passons un bon moment, même si survient un moment de lassitude vers le milieu du show.
C’est alors que The good the bad and the queen décide de jouer des morceaux de leur premier album, plus « rock », réactivant la flamme pour un final des plus sympathiques, avec panache. Ce groupe « prolo » aura su se mettre le public dans la poche par sa bonne humeur, la qualité de son interprétation (un quatuor de cordes était présent avec eux, renforçant la musicalité de l’ensemble) et l’attitude irréprochable de ce groupe attachant. Un grand moment du jour 1, indubitablement.
La fin de soirée.
Qu’attendre de cette fin de soirée du jour 1 qui avait commencé un peu doucement ? Et bien le groupe Briochin Buck, celui, Irlandais, de Fontaines D.C. Et enfin celui, Suédois, de Viagra Boys. Autant dire que cette dernière partie du jour 1 sera placée sous le signe de l’électricité et de la fougue. À peine le show de The good the bad and the queen terminé, nous fonçons vers la scène B pour y voir nos protégés de Buck. Leur deuxième album promettait un beau potentiel, nous étions néanmoins loin d’en saisir toutes les nuances.
Autant le dire tout de suite, le blues rock garage du duo basse/batterie + 2 (sax et clavier), ravage toutes nos incertitudes en moins de temps qu’il n’en faut pour dire leur nom. Gros son, superbe balance qui met parfaitement la voix de Clément en avant et qui retransmet parfaitement les nuances du jeu de basse de Xavier. Quand le sax et les claviers interviennent, nous ressentons également cette même qualité de son, parfaitement dosé pour restituer l’énergie animale de Buck. La voix puissamment rauque de Clément s’avère proche de leur album, ses fluctuations ressortant à merveille. Nous pouvons dire qu’avec Buck, Saint-Brieuc possède un groupe qui promet !

Buck
La Passerelle.
Nous n’écouterons pas toute la prestation du groupe parce que, au forum de la Passerelle, les Fontaines D.C. ont déjà commencé leur show (ils jouaient à la même heure que Buck). Nous y filons dare-dare et arrivons à deux titres de la fin. En effet, le show censé durer une heure ne durera au final que quarante minutes. Cependant, ses deux morceaux nous ont fait une impression énorme, ainsi que le charisme du chanteur Grian Chatten, à la fois blasé et impliqué (si si, on ne dirait pas mais il est bel et bien présent). Ce groupe dégage lui aussi un côté animal, n’est pas là pour enculer les mouches. Non, ils sont là pour nous retourner le bide, nous prendre à la gorge avec un son dense dont quelques fulgurances électriques nous terrassent. Nous sommes presque « déçus » d’avoir écouté Buck avant de venir voir ce qui se tramait ici (non, on est super content d’avoir vu Buck, on vous rassure).
Punk is not dead (pas encore mais ça va pas tarder)
Clou de la soirée de ce jour 1, Viagra Boys, un groupe venu de Suéde, qui pratique un post punk à la fois hyper rentre dedans et répétitif jusqu’à l’aliénation. Quelques bidouilles électro viennent renforcer l’impact des guitare/basse/batterie, ainsi qu’un sax qui instaure un vrombissement parfois inquiétant. Mais c’est surtout la prestation du chanteur (Sebastian Murphy) qui reste gravée dans nos esprits. Punk jusqu’au bout des tatouages, il est la quintessence du chanteur rock (à qui nous prédisons une espérance de vie des plus courtes). Buvant bières sur bières, fumant sur scène, se roulant par terre, écoutant ses messages vocaux en plein show, il en serait presque caricatural s’il n’assurait pas son show. Pourtant, il le tient de bout en bout, même quand il est porté à bout de bras par un public slammant à qui mieux mieux. Si la musique de Viagra Boys dégage une énergie elle aussi phénoménale, sa musique est un peu plus balisée que les deux précédents noms cités.
C’est sur ces derniers moments très rock n’roll que s’achève ce jour 1 du festival Art Rock. Si l’entame de la soirée nous a laissé relativement perplexe, la fin, elle, nous a littéralement emballé, transporté. Nous allons voir si le jour 2 sera de la même trempe. On vous dit tout demain !
RETROUVEZ :
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