[VIDEO] KWOON, SIN ROSS, ALMÉE, ODEZENN, JONATHAN BREE.

Nouvelle sélection de vidéos et d’audios avec Kwoon, Sin ross, Almée, Odezenne et Jonathan Bree.

Belle et intense sélection musicale en ce premier lundi du mois de mai. Belle et intense parce que nous y retrouvons des groupes ou artistes que nous aimons beaucoup. On pense notamment à Kwoon que nous avions perdu des radars depuis un moment mais dont l’album (son deuxième) When the flowers were singing nous avait procurés d’innombrables frissons. Et puis on retrouve également Sin Ross, groupe que nous suivons depuis quelques temps, au fur et à mesure des vidéos qu’il disperse sur les internets et qui, une fois de plus, à la fois nous étonne et conforte notre idée que ce groupe-là possède un truc bien à lui. Pour le reste, des découvertes coup de cœur dont nous vous parlons sans tarder.

kwoon lifeKwoon.

Site officiel Kwoon

Ah ! Kwoon ! Que dire si ce n’est que nous sommes contents d’avoir des nouvelles de ce groupe (derrière lequel se cache sa tête pensante Sandy Lavallart) qui sait faire naître chez nous une flambée d’émotions similaires à un raz-de-marée. C’est donc un retour, pour qui sait, un nouvel album, avec ce single, Life. Nous retrouvons sur celui-ci ce savoir mélodique qui est l’une des caractéristiques de l’identité de Kwoon. Cordes, voix aérienne, progression « dramatique » du morceau, un côté épique qui donne la chair de poule, tout concours à faire de Life un morceau une nouvelle fois incontournable de Kwoon. Sa musique éveille chez nous les sensations éprouvées pour des groupes comme Sigur Ros, Mogwai, Pink Floyd, Explosion in the sky, mais toujours avec cette personnalité unique qu’il nous faut absolument vous faire découvrir.

Ce qui nous touche, c’est la douceur qui émane de la musique de Sandy Lavallart. Nous sentons un homme conscient de ce qui l’entoure. Et de ceux qui l’entourent. En effet, sur Life, il est rejoint par sa fille dont la voix ajoute encore à la magie du titre.

Sandy Lavallart dit ceci de ce morceau : « Ce titre est une sorte d’hymne à la vie où on doit voir le verre à moitié plein et tirer des leçons de chaque instant, être conscient que parfois la Terre ne tourne pas si rond que ça, mais qu’avec un minimum de recul, de bon sens et de sourire, on récolte du bon » .

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui sur ce point !

sin ross mar adentroSin Ross.

Page FB Sin Ross

 

Voilà un autre groupe que nous aimons fort. Ils reviennent pour la troisième fois sur Litzic, pour un troisième titre vidéo, Mar Adentro. Plusieurs éléments se dégagent de ce nouveau titre du groupe rennais, que nous avions pressenti sur les autres titres que vous pouvez revoir ICI et , à savoir un habile mélange de pop, de trip hop et d’accent world music et/ou tribal. Ici, les voix nous transportent vers un ailleurs ensoleillé, une ailleurs de poussière, où les êtres se réunissent pour chanter la vie, et la mort, et la joie, et la peine.

Peut-être plus mélancolique que leurs précédents titres, Mar adentro ne perd en revanche rien de son pouvoir évocateur tant les émotions se bousculent au portillon. Il faut dire qu’ils sont aidés en cela par une basse d’une gravité dingue, tandis que les boucles de guitares, couplées aux voix féminines, nous envoient dans une spirale dont nous ne pouvons ressortir indemnes.

Une fois le titre fini, nous nous laissons envahir par le silence, et nous réfléchissons à ces choses qui n’ont pas tant d’importance que cela, tandis que les voix continuent de tourner dans notre tête et nous disent que nous devons prendre soin des uns et des autres. Et ne jamais faire de mal aux femmes (si tant est que nous soyons hommes), parce que ce titre nous évoque une complainte, celle d’un groupe de femmes pleurant une des leurs. Poignant et beau.

almée préliminairesAlmée.

Site officiel Almée

Ne pas se fier au visuel (comme quoi l’habit, définitivement, ne fait pas le moine) ! Almée œuvre dans une jolie pop, poétique, à sa manière à elle. Sur une pop relativement minimaliste (sur les couplets du moins), Almée laisse écouler ses mots, au compte goutte, mais à la pertinence qui fait que le trop est une fois encore l’ennemi du bien. Tout est dans l’interprétation, dans le pouvoir suggestif de ce que ne disent pas les mots, mais dans l’intention qu’ils transportent. Nous ne vous cachons pas que ce sont ces mots justement qui nous ont permis de ne pas zapper ce morceau dont les premières notes nous criaient de fuir (on en fait trop mais elles ne nous incitaient pas non plus à rester).

Et pourtant, à bien y écouter, la musique qui accompagne ce texte est loin de la monotonie des productions pop actuelles, surtout de celles estampillées électro. Il y a d’abord cette pulsation, sur le couplet, un battement de cœur qui martèle le tempo de façon implacable. Il laisse place à un passage piano voix, en rupture, avant d’enchaîner sur un presque tango (sur le couplet). La composition nous impacte par l’originalité de sa proposition, elle fait mouche et nous fait adhérer à la proposition surprenante de la musicienne. Une fin, en anglais, comme pour nous laisser en sursis, dans cette posture d’après préliminaires, où tout est encore possible.

Il y a quelque chose qui retient très fort notre attention chez cette chanteuse. Préliminaires annonce un EP annoncé pour après l’été, et qui, contre toute attente et contre toute apparence, nous met l’eau à la bouche.

odezenne hardcoreOdezenne.

Site officiel Odezenne

Poésie, encore. Différente de celle d’Almée (et pourquoi devrait-elle être pareille?), celle d’Odezenne est plus… urbaine ? Nous ne savons pas, mais la vidéo nous met, comme l’ensemble des titres de cette sélection, une boule quelque part à l’estomac. Cette vidéo « confinement », alors que tous nous sommes chez nous, ouvre les fenêtres et les perspectives, vers un monde toujours plus beau.

Il est beau parce que nous ressentons, avec Hardcore, une sincérité simple, posée. Comme une forme de constat raconté ici avec peu de mots mais avec des sentiments plein les poches. Porté par un orgue d’église, rendant presque ce chant liturgique, Odezenne marque l’esprit par son phrasé presque proche de celui des rappeurs s’essayant au chant ? Cela ne manque pas et déclenche une réaction épidermique, un truc qui ne s’explique pas mais qui fait perdre le souffle ou la ligne droite qu’on s’était juré de ne jamais lâcher.

Odezenne sera, si tout se passe bien, en concert unique au Zénith de Paris le 17 octobre 2020. espérons que les concerts auront repris d’ici-là. En tout cas, ouvrons nos cœurs comme certains ont ouvert leurs fenêtres, et accueillons ce titre comme il se doit.

jonathan bree in the sunshineJonathan Bree.

Page FB Jonathan Bree

Et voilà, pour conclure cette sélection, une vidéo et une musique prolongeant ce voyage émotionnel (peut-être trop?) intense. Cordes, beat électro, voix, spleen, mélancolie, un corps sans visage, la mer, la solitude… et une voix qui nous fait penser à Jarvis Cocker (quelque chose dans les inflexions). Pourtant, Jonathan Bree n’est pas anglais, il est néo-zélandais. Cela ne change rien à la donne nous direz-vous, si ce n’est que sa pop mélodique s’écarte du chemin tracé par celle des Anglais, depuis les débuts de celle-ci.

Cette vidéo annonce un quatrième album, After the Curtains Close , qui devrait sortir le 17 juillet. Il nous est dit que « Bree, à la suite d’une rupture, se dévoile et nous raconte une année de solitude et de traumatisme tout en canalisant des sensations positives via le sexe et la dépravation dans sa musique. » Tout un programme mais, quelque part, à l’écoute du magnifique In the sunshine, nous pressentions quelque chose du genre. Ce qui n’empêche pas, une nouvelle fois, la beauté de nous frapper de plein fouet.

BONUS !

Kwoon (bis). Depuis 2011, et son troisième et dernier album en date, Sandy Lavallart n’est pas resté inactif. Loin de là. Il effectue d’ailleurs un étrange (mais magnifique) périple le conduisant au sommet de volcan pour des prestations solos. Le résultat est simplement bouleversant (et nous pesons évidemment nos mots), bouleversant de beauté, de sens et nous fait nous sentir peu de chose devant la majesté des paysages. Sandy Lavallart explique : « J’aime la vie, j’aime rêver et voyager. Partir loin et seul, pour me retrouver, pour atteindre des sommets et des limites, pour me sentir petit face à cette nature si respectable et démesurée. Jouer ma musique dans des lieux insolites et vertigineux, c’est un rêve de toujours… » Comme nous le comprenons.

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