ESNS 2022. Edition numérique et playlist.

esns 2022Les normes sanitaires changent la donne.

Une fois encore, la crise sanitaire joue de mauvais tours aux organisateurs de concerts, à plus forte raison à ceux qui organisent des festivals. L’ESNS 2022 n’y déroge pas. Le festival comptait bien organiser une grande fête en public, pour conjurer le mauvais sort qui l’avait contraint, l’an passé, à proposer une édition 100% numérique. Malheureusement, l’équipe a dû revoir ses plans, l’épidémie ayant repris du poil de la bête. La programmation s’en trouve donc bouleversée puisque le festival (re)devient numérique en 2022.

Mais qu’à cela ne tienne, la programmation reste des plus alléchantes. Faisant la part belle aux groupes émergents, l’ESNS 2022 réunit la fine fleur des groupes européens de demain (du moins nous le leur souhaitons). On va donc vous proposer une, ou plusieurs, playlist quant à cette programmation pléthorique. En effet, plus de 100 groupes seront au rendez-vous, dont des magnifiques coups de cœur de la rédac !

Ça commence fort !

Prenons les choses comme il se doit, c’est-à-dire par ordre alphabétique. Et le premier groupe proposé sur le site officiel du festoche se nomme a/lpaca et nous vient d’Italie. Le combo propose un rock à la croisée du psyché et du kraut. Nous y retrouvons une essence post punk également, hyper intéressante, pour ne pas dire hypnotique et addictive. Les voix sont noyées dans un mur du son du plus bel effet, et sont propices à une forme d’introspection céleste que viennent contredire les rigueurs de guitares électriques et la rondeur d’une basse roulante.

Sa pop n’hésite pas à faire cohabiter électronique et acoustique. En provenance de Suède, Alba August nous fait forte impression en proposant un univers contrasté, fort, énergique, dramatique aussi, notamment à l’image du clip de Killing Time. Mais surtout, ce qui nous marque, c’est cet usage de cordes couplées à cette part électronique qui agit comme une pulsation de vie. Pour ne rien gâcher à la fête, la voix de la chanteuse apporte une densité émotionnelle rare à ces compositions.

Nous en avons déjà parlé il y a quelques mois, Albertine Sarges sera également de la fête. L’Allemande nous avait fait un gros effet avec son album The Sticky Fingers. L’occasion d’en reparler était donc forte. C’est désormais chose faite. De la même façon, nous avions dévoilé un clip, celui de Spirit X, d’Alewya, chanteuse/rappeuse à l’univers totalement hors marge, mêlant rap, rnb, pop et aspects world music. Sa patte est indéniable tant elle combine les éléments à merveille, pour un rendu personnel captivant ! A découvrir !

Encore plus !

On peut dire que cette songwriter possède une classe certaine. Elle transparaît de sa voix tout sauf classique dans le domaine de la folk. Grave, ronde, elle dégage une force à nulle autre pareille. Anna B Savage dégage aussi une intensité particulière, loin du caractère boisé des voix de certaines chanteuses du genre. Cette originalité est mise à disposition de textes qui évoquent pêle-mêle la sexualité féminine, les doutes (entre autres thèmes) et de composition à l’os. Surprenant.

Basique, simple, énergique et sexy. Le plaisir du rock dans ce qu’il a de plus jouissif, de pas prise de tête, de charismatique aussi. Tout cela, on le retrouve chez Annie Taylor, groupe suisse qui n’a pas oublié d’être américain dans l’âme. Son rock, concentré de bonne énergie concentrée (de grunge, de rock, de surf), dégage une chaleur juvénile contagieuse que, personnellement, nous adorons !

Surprenant ce groupe, Ascendant vierge, puisqu’il mélange électro branché sur 220 volts, un esprit punk, et un chant presque lyrique par moments, accompagnant des textes forts. Bref, quand l’instinctif rencontre le cérébral, cela donne une confrontation des plus intéressantes, un corps à corps palpitant qui ne laisse absolument pas indifférent !

BA. est un groupe lituanien s’exprimant dans sa langue natale. Il se joue des schémas classiques, refusant la promotion conventionnelle et optant pour l’autoproduction, mais acquiert dans son pays le statut de groupe phare de la scène alternative. On le comprend aisément à l’écoute de Vitrina par exemple. Si le clip est claustro, la musique qui l’accompagne n’est pas en reste avec cette emprise post punk hyper présente. Pour le reste, le groupe s’échine à décrire la jeune génération internet de son pays, ce qui nous parle plutôt pas mal (même si nous n’y comprenons strictement rien au lituanien).

Un peu plus…

Nous continuons les découvertes surprenantes avec Baby’s Berseck, groupe originaire des Pays-Bas qui mêle électro rétro (évoquant fortement les années 90) et base post punk (plutôt 80’s donc), pour un résultat des plus dansants et alléchants. Difficile de rester de marbre devant cette musique bricolée maison mais qui ne manque absolument pas de piquant, et de charme. Difficile également de rester statique, de marbre, de glace, face à cette puissance de feu toute en groove et électricité salutaire.

C’est un nom bien connu que celui de Big Mountain Coutny puisque nous avons déjà évoqué en nos pages l’excellent album du groupe italien, Somewhere Else. Ils sont donc programmés, et ce n’est que justice tant leur rock fait du bien par où il passe !

Malgré des coupes de cheveux évoquant le reggae, et un patronyme évoquant le chantre folk, Bob Vylan propose une musique hybride n’étant pas sans rappeler Rage Against The Machine. En effet, entre hip-hop, noise et punk/grunge, le groupe nous balance sa musique en pleine gueule, ce qui ne manque pas de nous mettre K.O pour le compte. Fort, âpre, la musique des anglais fait des étincelles.

4B2M, outre son nom énigmatique, propose une musique pop à la croisée de l’art-rock, de l’électro et du post punk. Le son est organique, étrangement rétro futuriste, toujours décomplexé et inventif. Une grande claque, notamment ce morceau, I like to be alive, qui nous évoque pas mal Squid dans une certaine esthétique. Bref, voici un groupe dont nous attendons le meilleur. Ce qu’il nous offre bien généreusement.

nous terminons cette première revue de la programmation du festival par le chanteur Cero Ismael. Sa musique dégage une certaine douceur, notamment grâce a ce travail sur les rythmiques, qui agissent un peu comme des berceuses. Du reste, nous n’avons pas forcément envie de nous réveilleur et de nous frotter à la rigueur du climat actuel (on ne parle pas de phénomène météorologique). La palette de l’artiste néerlandais s’avère assez vaste et nous met l’eau à la bouche. Il referme cette sélection haute en couleur de la plus belle des manières.

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