[ BANDE ORIGINALE ] OISEAUX TEMPÊTE, Tlamess

Tlamess, bande original du film d’Ala Eddine Slim par Oiseaux Tempête (disponible chez Sub Rosa).

Dire que nous sommes friands de bandes originales de film serait un peu un gros mensonge. Dire en revanche que nous sommes friands d’Oiseaux Tempête serait purement la vérité. Alors quand ce groupe s’attaque à cet exercice de mise en son du film Sortilège (Tlamess), deuxième film d’Ala Eddine Slim (le premier étant The Last of us), nous nous jetons, le cœur léger, dans l’écoute de cette B.O, absolument certain de ne pas en ressortir déçu.

Deuxième long métrage.

Oiseaux Tempête participe donc à la bande originale du film Sortilège (Tlamess) d’Ala Eddine Slim qui sortira dans quelques jours, le 19 février, dans les salles obscures. Nous ne l’avons pas vu ce film, bien que nous ayons été convié à une projection. Alors nous laissons nos sensations nous guider sur la pellicule de notre imaginaire.

Néanmoins, on chope sur allo ciné  le synopsis du film : « Dans une caserne en Tunisie, un jeune soldat informé du décès de sa mère se voit accorder une permission. Il déserte et s’enfonce dans une mystérieuse forêt… ». Voilà… qui ne nous en dit pas beaucoup plus, car deux titres de l’album évoquent effectivement une étrange forêt (Une étrange forêt I et Une étrange forêt II). Parmi les autres titres de musique (car ici tout est instrumental) nous retrouvons, par exemple, Cité nocturne, Deserter, Cimetière

Une musique immersive.

Les instrumentaux d’Oiseaux Tempête sont pour le moins qu’on puisse dire immersifs. Reposant sur des nappes de claviers lancinants, des guitares, des bidouilles électroniques confère à l’espace sonore des allures de crépuscule dignes des plus beaux films d’horreur. Un sentiment d’oppression se fait ressentir, et nous imaginons effectivement un personnage pris en chasse par quelqu’un, ou quelque chose.

Les rythmes sont plutôt lents, les batteries plombées, dégageant néanmoins un aspect tribal, de ceux qui annoncent un désastre imminent (mais les drones confortent méchamment cette donne). Nous sentons comme une poisse gluante entraver nos mouvements, nous retenir en arrière, comme pour nous prévenir que ce qui s’étend devant nous est bien pire que d’affronter les fantômes de notre passé.

Le thème musical qui revient amplifie lui aussi cette sensation de ténèbres à couper au couteau (oui, d’habitude c’est le brouillard qui est à couper ainsi, mais là, c’est quand même bien dark). Nous nous surprenons à avoir peur à nouveau de la nuit, de ces monstres qui y rôdent, prêt à nous tirer par la main pour nous enfoncer dans les entrailles d’une terre gorgée de sang, ou d’une mémoire emplie de souvenirs d’atrocité. Le labyrinthe émotionnel se referme sur nous, nous ne savons comment échapper à l’emprise de cette musique, ni si nous avons réellement envie de nous en échapper.

Tlamess, immersif mais…

Cette bande originale possède un caractère immersif certain. Nous sommes également certains que la musique d’Oiseaux Tempête restitue parfaitement l’ambiance qu’a voulu mettre Ala Eddine Slim dans son Sortilège. Il n’y a qu’une chose qui nous dérange. C’est que nous n’avons pas vu le film pour pouvoir tout savourer de cet univers à sa juste valeur.

Comme Pink Floyd en son temps, ou Mogwai plus récemment, Oiseaux Tempête s’essaye à la bande originale de film, et ça lui va bien. Nous retrouvons bien sa patte, cette spécificité dans le son qui est celle du groupe, même si aucune parole ne vient habiller ce maelström de sonorités angoissantes (où pointe néanmoins une ou deux légères lueurs, légères d’espoir). Il ne nous reste plus qu’à attendre que Tlamess soit projeté prêt de chez nous pour compléter le voyage initié par ce groupe que nous aimons d’amour (oui rien que ça).

Oiseaux tempête tlamess

Site officiel Oiseaux Tempête

Bandcamp vers la B.O du film

Les autres chroniques relatives à Oiseaux Tempête : Tarab , From somewhere invisible

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