THE KRIMIS, Buzz (disponible chez Polaks Records)
1er EP
Joliment lofi, gentiment fait à la maison (mais en studio), Buzz de The Krimis nous fait l’effet d’un soleil miniature qui viendrait nous réchauffer dans un courant d’air froid. À la fois rafraîchissant, comme tout bon premier jet (ici, premier jet solo de Max Müller), il permet à son auteur de se foutre à poil, de la plus intime des façons. Elle prend ici la forme d’un disque se situant quelque part entre la pop (l’évidence mélodique), le punk (l’enregistrement brut), l’art rock (par ses compositions un peu tarabiscotées), le tout formant un magma pas du tout indigeste comme l’assemblage de ces styles hétéroclites aurait pu le laisser présager.
C’est au contraire l’inverse qui se produit. Car on le digère hyper facilement ce Buzz, et que nous en redemandons, parce que le résultat, légèrement cocon, invite à une forme de lâcher prise, d’envie de danser pour se vider l’esprit du superflu et retrouver une forme de sérénité bienvenue, sans craindre le regard accusateur de quiconque. Il y a pas mal de petites trouvailles sympathiques, notamment au niveau des arrangements qui marquent un univers très personnel, vallonné, chatoyant.
Solaire.
Le tout reste étrangement solaire, comme si, en exposant ce qu’il a sur le cœur The Krimis libérait le monde d’un peu de noirceur. L’enregistrement, un peu ramassé sur lui-même, un peu feutré, évite les angles saillants, épouse les contours de chansons qui, malgré leurs structures parfois chancelantes, deviennent très vite partie intégrante de notre vie.
C’est un peu comme si ce disque mettait à plat un peu du bazar qui règne dans notre tête et dans notre cœur. Il agit comme un médicament pas toxique, mais au contraire un de ceux qui sont de merveilleux remèdes à la mélancolie. Pour ne rien gâcher à l’affaire, quand Max Müller s’exprime avec un spoken word, affleurant le chant, relativement nu (pas d’effets grossiers sur sa voix), c’est comme s’il ne s’adressait qu’à nous, renforçant cette sensation de proximité qui fait qu’un disque semble n’avoir été écrit que pour nous faire plaisir.
Buzz réussit donc le pari d’être à la fois une œuvre personnelle de son auteur. Il est également une part de nous exprimer par un autre. Une très jolie surprise à découvrir absolument sur le bandcamp de Polaks records (et en version physique, vinyle aussi).
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