GOLDSTAR Uppers &downers
Nous avons tendance à oublier d’être touché par les choses simples, une mélodie accrocheuse, une voix particulière, une pop qui roule et rock.
Avec son troisième album Uppers & downers (Epitaph) , Goldstar, dont le nom est une référence aux studios de Phil Spector, fait partie de ces auteurs compositeurs capables de trousser des chansons au bord de la perfection, comme s’il n’y avait rien de plus simple au monde.
Pourtant, Marlon Rabenreither, de son vrai nom, s’est mis la pression en commençant le processus dans les studios Valentine de Los Angeles. Il le dit lui-même : « C’était la première fois que j’exécutais mon travail personnel dans un vaste environnement professionnel. Les vieux studios sont comme ces rares lieux sacrés, comme les églises. Ils te forcent à atteindre tes objectifs. Sans cette pression, tu ne te dépasserais pas autant. Le temps est important ici, et tu sais que ceux qui étaient là avant ont fait des choses extraordinaires, alors qu’est-ce que tu fais ? »
Pourtant, tout ici semble suivre le fil de l’eau, sans accrocs. Les titres s’enchaînent, sertis du même écrin vintage aux arrangements subtils. Portés par une voix claire, parfois lasse, d’autres fois plus énergique, le musicien nous offre 12 titres pop rock sans fausse note. Il nous touche dans le très épuré morceau éponyme, symbole des hauts et des bas que nous pouvons tous ressentir au cours de notre vie, même si un titre tel que Half The time fait référence à la consommation de drogues entraînant ces hauts et cas bas, et il nous électrise avec Baby Face, Get It tonight (c’mon).
Alternant les ambiances, toujours avec ce souci de cohérence lié à l’orchestration, il offre un disque homogène, plaisant. L’ensemble traverse les époques avec grâce, nous faisant parfois penser aux Stones des années 70 avec son rock teinté de rythme & blues remuant, ose quelques petites et très discrètes touches électroniques (à deux ou trois reprises), tout en gardant les sonorités chaudes d’enregistrements majoritairement analogiques.
Ce qui fait qu’Uppers & Downers s’avère un disque parfaitement anti-morosité, capable de redonner de l’énergie dans les moments les plus sombres de nos existences. Ce qui assurément n’est pas anodin.