[EP] ORPHIC, Aeolia // Trip hop aérien en 5 actes.

5 titres en orbite.

Les années 90 ne se sont jamais arrêtées. Preuve en est avec Aeolia, du duo lyonnais Orphic. Ce cinq titres est une preuve que Portishead et Björk ont largement influencés toutes une génération d’artistes ayant grandi, ou ayant développé leurs goûts durant la fameuse décennie. Car, effectivement, il est question de trip hop, catégorie aujourd’hui plus communément rangé dans la catégorie électropop. On retrouve pourtant, dans Aeolia, des qualités propres à de nombreux groupes majeurs de la scène qui naquit jadis à Bristol, même si le duo y intègre aussi d’autres influences (Lisa Gerrard, Kate Bush, Pink Floyd) qui apportent une coloration plus large à l’EP.

Parmi deux éléments-clés, nous retrouvons ce mélange, plus ou moins équilibré en fonction des morceaux, d’électronique et d’analogique. L’autre élément se situe au niveau de la voix, à mi-chemin, dans le cas d’Orphic, entre la pop et la soul music. Seules les parties rappées, d’un groupe comme Massive Attack, référence ultime, sont absentes. Mais en cinq titres, il est impossible de tout proposer, donc nous ne tiendrons absolument pas rigueur au groupe pour cette absence tant la qualité vocale couvre largement ce tout petit déficit.

L’air.

Cet album est dédié à l’air, à la légèreté. Son nom, pour commencer, évoque une île mythologique flottant dans les airs, demeure d’Eole (dieu grec du vent) et lieu de repos pour les voyageurs. Il donne à merveille les contours de ce qu’il renferme. Car ce sentiment aérien se ressent par les envolées de voix, par l’utilisation de certains samples, et par la grâce d’arrangements tout sauf pesants. Musique et voix s’assemblent ici pour nous proposer un univers propice à l’évasion des sens.

Nous y sentons une quête de sens, autant dans le contexte de la spiritualité que dans celui de la sensualité. Le premier pour l’imaginaire proposé par le duo composé de Priscilla Cucciniello (chant /claviers/compositions) et Jean-Philippe Nevers (claviers/programmations). Accents parfois orientaux, parfois cinématographiques, vintages ou totalement en prise avec l’époque, la musique d’Orphic nous amène à nous poser les questions qui sont relatives à tout être humain tant elle est propice à l’introspection. Bulle de savon porté par le vent, nous nous égarons dans des compositions qui nous font peu à peu quitter la terre.

En une vingtaine de minutes, Aeolia fait tomber nos barrières. Si les avant-plans sont superbes, possédant des tessitures captivantes, les arrière-plans sont tout aussi soignés et tissent un socle sur lequel le groupe n’a plus qu’à dérouler ses idées, ses envies. Nous nous disons que si cet EP est consacré à l’air, son prédécesseur, Atlantis, était quant à lui tourné vers l’eau . Reste donc la terre ? Quoi qu’il en soit, nous retrouverons avec plaisir l’univers évanescent d’un duo qui relance l’esprit trip-hop avec classe et humilité.

aeolia orphic

On pense à Missine+Tripstoic

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