HOLY BONES, premier album Silent Scream en terres arides

holy bones silent scream chroniqueHOLY BONES, premier album Silent Scream le 17/05

Premier album en terres arides

Si vous pensez à Nick Cave, Calexico ou à 16 Horsepower en écoutant Silent Scream, premier album d’Holy Bones, c’est que vous êtes dans le vrai. En effet, Holy Bones, comme ces références américaines, nous transporte pas très loin du Rio Grande, de la frontière Mexicaine, avec son rock gorgé de grands espaces désertiques, de cactus, et d’une certaine idée de l’américana.

Celle-ci se veut un habile mélange de folk, de blues, de rock, de sable, d’orage, de tacos, de « traînes poussières » (si si les longs impers que l’on voit notamment dès les premières minutes d’Il était une fois dans l’ouest de Sergio Léone), de troupeaux de bisons… nous nous égarons, mais les images vous parlerons certainement.

Guitares, voix, grands espaces.

Tout (enfin pas tout mais presque) repose sur les fameuses guitares, qu’elles soient électriques ou folk (acoustique à cordes métalliques). Si les unes s’accouplent à diverses pédales d’effets (nous pensons à des overdrives propres au blues de Stevie Ray Vaughan par exemple, voir à des distorsions légères), les autres s’accommodent de leurs sonorités folks. Leur utilisation souvent conjointe dégage un souffle épique et une impression d’espace à perte de vue.

Pourtant, il n’y a là aucun vide. Les silences sont, ici, cinématographiques. Nous imaginons aisément un immense travelling qui nous permettrait de découvrir une région entière, dans un silence insondable. Mais dans le cas présent, ce silence se trouve contenu dans une main, tandis que l’autre s’ouvre pour nous offrir une voix expressive, légèrement country dans ses inflexions, avec ce grain tout rock n’roll qui soit.

Comme leurs références.

Il va sans dire qu’Holy Bones possède plus qu’un simple potentiel. En effet, leurs références sont loin de le cloisonner dans cet univers de poussières et de soleil ardent. Si leur marque existe, Holy Bones, de par son identité française, propose sa propre vision de cet ailleurs que nous fantasmons à plein régime. Si, des uns, Holy Bones reprend l’aspect brut (on pense au côté presque « traditionnel » de certains titres de Sixteen Horsepower, en particulier à l’excellent titre de Wayfaring stranger même si aucun banjo n’est utilisé dans Silent Scream), il prend chez les autres un romantisme noir ou fortement mélancolique.

Les sonorités et le travail sur la voix sont parfaitement équilibrés. Pas de glissement vers un trop-plein qui pourrait vite être atteint, preuve que la personnalité d’Holy Bones existe véritablement et qu’elle ne s’inscrit pas dans un mimétisme de mauvaise facture. Quelques pointes de cuivres percent l’atmosphère sur Don’t Get me wrong, un sifflement amorce Badlands, un harmonica persifle sur un Hope qui redonne foi en l’avenir, apportent, en plus des claviers, des couleurs très personnelles à l’ensemble. Si nous ajoutons à cela quelques accents rock 70’s (et des chœurs plus modernes), les compositions tendent à s’extraire quelque peu d’une image d’Épinal faite de cow-boys et de whiskies frelatés.

Se démarquer avec respect.

Silent Scream s’avère donc être un album de (très) belle facture. Pas de faille majeure à y déceler. Qu’il s’agisse de l’ambiance globale ou de l’accent, tout y est juste, jamais surjoué, jamais en manque de conviction. Holy Bones vit Américain, respire Américain, mange Américain, sans que cela ne soit putassier.

Avec cette approche humble et inspirée, Holy Bones se rapproche sans grosse difficulté des standards du genre. En 47 minutes et douze titres, Silent Scream nous offre un voyage sensoriel qui ne nous largue pas en chemin. Cohérent, droit dans ses santiags, l’album disperse sous nos Stetson des images dingues, et une chair de poule jouissive. Nous adhérons fortement à cet univers bien à part, comme à ceux des aînés déjà cités plus haut.

Ce premier album est donc une jubilatoire découverte qu’il convient de savourer à sa juste valeur, les yeux perdus dans un coucher de soleil rasant le sable du Texas ou du Nouveau-Mexique, un tord boyau à portée de main, cela va de soi.

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