MATTHIEU DAVETTE « L’écrivain »

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crédit photo : Nicolas Tourrenc

Matthieu Davette  « L’écrivain »

Les enfants l’ont surnommé « l’écrivain » à cause de la plume sur le chapeau qu’il porte en permanence. Il répond toujours « Bonne journée » ou « Bonne soirée » en fonction de l’heure de la journée, quand on lui dit « Bonjour ». Il fume des cigarettes roulées, lentement. En y prenant un plaisir évident. Il est souvent au bistrot du coin de la rue. Dehors à fumer. Il se tient adossé à un des battants de la porte, désinvolte.

On ne le voit pas boire de verre, du moins à l’extérieur. Pourtant parfois, il travaille dans un jardin ou une maison des environs et parfois, il sent l’alcool. Pas toujours. Le matin en général. Ceux qui savent ont arrêté de l’employer ou alors en sachant. Sa voix est toujours douce, si bien que les enfants disent qu’il est gentil.

Devant le café, son regard cherche au loin les souvenirs, les souvenirs du temps des Cévennes, sa vie d’avant. On raconte qu’il est revenu du côté de la capitale pour être proche d’un hôpital, pour être moins seul aussi, parce que là-bas, son cœur s’est arrêté, une fois. Pendant quelques jours, on a aperçu une femme à ses côtés, ils marchaient bras dessus – bras dessous. Puis elle est partie et depuis, la plume a disparu, sur son chapeau.

 

Ce texte est publié avec l’aimable autorisation de Matthieu Davette.
© Matthieu Davette – tous droits réservés, reproduction interdite.

Retrouvez le portrait de présentation de Matthieu Davette ICI

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