SHUFFLE Won’t they fade

shuffle-won-t-they-fade-album-chronique-progressifShuffle a sorti cet automne son deuxième album, Won’t They Fade. 10 titres le composent, à la fois incandescent et propice à l’introspection. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Shuffle se fait plaisir à mélanger les styles et les rythmiques afin de nous procurer de beaux frissons d’extase. Voici la chronique leur étant dédié.

Un accent perfectionnable

Bon, ne nous emballons pas trop vite tout de même. Tout n’est pas parfait. D’ailleurs, nous allons parler tout de suite de ce qui fâche, comme ça nous n’en reparlerons plus. Ce qui nous déplaît, donc, c’est ce chant en anglais, pour la simple et bonne raison que l’accent n’y est pas exceptionnel. Aucun problème de diction, juste cette sensation que nous écoutons un groupe français qui chante en anglais.

Dommage car le chanteur possède une belle voix, racée, puissante. C’est d’ailleurs, à notre sens, un des atouts (parmi tant d’autres) de ce groupe. Bien mixée, elle nous entraîne dans l’univers progressif de Shuffle.

Mélange de style

Celui-ci ne manque pas de piquant, s’appuyant régulièrement sur des attaques métal à base de gros riffs et de rythmiques lourdes. Mais s’il n’y avait que cela, la monotonie, voire le manque d’intérêt se mêlerait vite de la partie. Alors le groupe malaxe ses compos, les étire, y introduit des moments élégiaques avec des cœurs somptueux, ou bien y glisse des tonalités que nous ne nous attendions pas à trouver ici.

Celles-ci s’avèrent être parfois très proche du jazz, par les sonorités de clavier ou de piano. Les rythmiques se mettent au diapason, renforçant l’idée que nous basculons dans un autre monde. Idem quand le groupe se la joue (presque) pop. La voix du chanteur fait le grand écart, lie le tout avec facilité, comme si tout cela était naturel. Les autres membres du groupe démontrent des aptitudes certaines également tant leur technique est proche du sans faute, sans pour autant sonner scolaire.

Très bonne surprise

Si l’ensemble s’avère un peu long (seuls deux titres descendent sous les quatre minutes), car nous devons maintenir notre concentration intacte tout du long (les changements d’ambiance et de style demandent une certaine flexibilité du cerveau), cet album s’avère être une très bonne surprise. Le groupe ne tombe dans aucun cliché, ce qui n’est pas loin d’être une prouesse.

Le mieux est encore de le découvrir sur scène (la tournée est en cours) car une telle énergie doit être sacrément communicative. Sans ce petit problème d’accent, le disque serait proche de la perfection (dans ce genre progressif fusion). En tout cas, nous, on en redemande.

 

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