NORMA Female jungle

norma female jungle chroniqueEntrer, puisque nous y sommes conviés.

Entrer dans l’univers de Norma, ce lieu à la fois chaud, rouge/rose, bruissant de mille musiques. Il s’agit d’une jungle, la sienne, une jungle féminine, a female jungle. À pas feutrés, les hommes que nous sommes, le découvrons avec respect, presque pudeur, de peur de vite devenir intrusif.

Mais la chanteuse nous engage à nous laisser embarquer en laissant tomber tous les préjugés et masques que nous portons tous, au quotidien. Ses musiques sont comme un sortilège pop sur lequel se seraient greffées quelques sonorités électro. Elle s’y raconte, sans fard, habitant ce lieu de toute sa présence, de toute son aura, y compris en hors cadre, de bout en bout.

Un travail solitaire salutaire

Ce female jungle, elle l’a monté de toutes pièces, à la faveur des jours qui passent et des sujets qui s’amassent. Nous le découvrons dans toute sa beauté, envoûtés par cette voix où subsiste une infime trace de timidité, même si celle-ci se dilue progressivement dans la maîtrise des arrangements et de ses tessitures à la fois bois et pluie de mousson.

La modernité est présente à chaque embranchement, déclenchant un groove presque imparable, autant dansant qu’inspirant. La personnalité de l’hôte de ces lieux transpire à chaque titre, porté par une voix sensuelle, mais surtout pas ostentatoire. Cette voix porte la féminité, celle qui combat par la force des mots et des idées, qui n’a pas à rougir d’appartenir au soi-disant sexe faible.

Si des titres invitent à la danse, évoquant presque la Madonne, d’autres sont plus propices à une forme de méditation sur nous, sur la cause féminine dans cette jungle peuplée de fauves. Si les mouvements me too et balance ton porc nous sautent aux tympans, ce disque s’inscrit dans un processus bien plus ancien d’émancipation de la femme.

Féminité assumée

Norma nous prouve qu’elle n’a rien à attendre d’autrui, que sa force est tapie au fond d’elle-même. Alors nous écoutons ce qu’elle a à nous dire, essayons de transcrire par des couleurs, par des mots, par une sensation ce que nous procure ce disque à la fois fort et sobre, lumineux malgré les orages qui peuvent survenir, toujours en mouvement, allant de l’avant.

Les titres sont variés comme autant d’émotions pouvant nous surprendre au cours d’une journée, pourtant ils sont liés par la personnalité de Norma, éclectique, tentaculaire, gorgée de références plus ou moins définissables, mais toutes agencées avec intelligence et inventivité. Rien ici n’est simpliste, au contraire. Pop, soûl, folk, piano, guitares et rythmiques/programmations électro, tout ce mélange avec un égal bonheur, sans aucune fausse note.

Laure Briard, dont nous avions chroniqué l’album Un peu plus d’amour s’il vous plaît, disait dans une interview pour Soul Kitchen que le disque qu’elle attendait de 2019 était celui de Norma. Nous sommes d’accord avec elle, Female Jungle tient le haut du pavé et annonce une carrière prometteuse.

Ne passez surtout pas à côté de ce disque, puisque Norma vous invite à le découvrir…

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