IT’S SUNDAY La seule issue possible pour un dimanche après-midi.

it's sunday tissue issues chroniqueIt’s sunday, Tissue issues (disponible le 14 juin chez Howlin’ Banana Records et Cry Baby).

It’s sunday, c’est dimanche, et le dimanche, on se fait chier. Partant de ce triste constat (n’arrivant fort malheureusement dans le cas présent qu’une fois par semaine), le duo composé de Lucas Lecacheur (Bad Pelicans, Lemon Swell) et Dawnie Perry se dit qu’il serait peut-être bien de mettre à profit ce temps mort récurrent pour écrire de la musique. Et ainsi naquit Tissue Issues.

Pop lo-fi fabriquée à la maison.

Le duo se la joue donc forcément pop lo-fi, parce que le dimanche, les studios ne sont pas ouverts (bon si mais faisons comme si ce n’était pas le cas). Donc ils composent leurs petits morceaux obsédants chez eux et produisent une pop aux délicates saveurs shoegaze. Dur de ne pas succomber au charme vénéneux de ces voix presque blasées, presque fausses sur certains titres. Tissue Issues (le morceau) en est un parfait exemple, ce qui nous évoque l’art de Pavement notamment, art d’être parfaitement juste tout en étant parfaitement bancal et à côté.

Imparable quoi. Nous jubilons, et ce n’est rien de le dire. Parce que des souvenirs ressurgissent mais également parce que It’s sunday possède une telle candeur qu’il nous est impossible de résister. Le groupe, de plus, est capable de magistralement nous surprendre, comme sur le morceau Comme un fool. Ce titre avec une base presque grunge voit les deux acolytes chanter en même temps, l’une en anglais, l’autre en français. Effet réussit, tournis assuré, mais émotions à fleur de peau. Nous sommes sous tension, nous lâchons prise. Simple, peut-être, encore fallait-il y penser.

Gros sons de dessous la couette.

Tout ça donc sonne très bien. Comme si nous entendions cette musique de sous notre couette, alors que nous bullons depuis des heures au lit. Parce que le dimanche, il n’y a rien à faire à part buller. L’aspect capitonné de la musique nous enveloppe, les distos nous paraissent lointaines alors que nous pouvons presque toucher du bout des doigts leurs ondes maléfiquement addictives. Le brouillard s’installe, nous partons à la dérive, et c’est bon.

Les compositions fleurent bon l’idée que nous nous faisons de l’amateurisme. Tout semble construit comme si des parties sans aucun rapport étaient collées les unes aux autres. Mais ça fonctionne du tonnerre. La cohérence intervient grâce aux voix qui sont comme un garde fou, mais également grâce aux tonalités qui ne foutent jamais le camp. Cette unité de ton est le meilleur liant possible. Mais il n’est pas le seul.

Tristesse sans mélancolie, joie sans rire.

Il y a aussi cette espèce de sentiment qui nous taraude et qui revient sans cesse, cette idée que Tissue Issues est triste sans être mélancolique, ou inversement. Qu’il dégage une forme de joie, celle de trouver une échappatoire à une journée sans attrait. Alors oui, il y a la joie de jouer, et cette tristesse de n’avoir que ça à faire pour ne pas sombrer corps et âme à l’appel de Drucker.

Paradoxalement, cet album est tout sauf un mouroir, c’est un chant de vie, c’est un parfum de rébellion sans violence, comme un cri étouffé mais qui a le mérite d’exister et de permettre de s’exprimer. Ce disque est une véritable petite pépite, romantique, d’une exubérante intimité. A travers ces 9 titres, c’est un vent d’innocence, de pureté qui souffle. Parce qu’il y a ici une douce folie, une ampleur contenue entre les quatre murs d’un appart mais qui ne demande qu’a s’envoler à l’air libre pour s’épanouir pleinement.

It’s sunday, peut-être, mais si vous ne savez pas quoi faire de votre dimanche, écoutez donc Tissue Issues à fond, en mode répétition, pour vous enivrer et rendre le dimanche de vos voisins plus supportable !

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