HYPERCULTE Massif Occidental (sortie le 26/04 chez Bongo Joe Records).

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Hyperculte est un duo suisse composé de Simone Aubert (batterie, guitare, chant) et Vincent Bertholet (contrebasse, chant). Massif Occidental est le deuxième album du duo et c’est une vraie réussite, de celles qui remettent la tête à l’endroit.

Tout se passe dans l’ambiance que dégage l’album. 8 titres, c’est peu diraient certains, mais dans le cas présent, c’est exactement ce qu’il faut pour que nous comprenions bien le propos dans sa globalité, que nous nous gorgions de l’énergie débordante du groupe, et que soyons capables de nous remettre à vivre après.

Nous rentrons de plein pieds dans l’univers d’Hyperculte avec le premier titre et son gimmick final « Nous sommes originaires du même monde ». Effectivement, nous sommes du même monde, mais le répéter ne tuera personne. Simplement parce que nous sommes accoutumés à ce que certains l’aient oublié.

Le propos.

Le groupe met, à sa façon lucide mais poétique, les choses à leur place. Le chant en français est percutant, juste, à la fois engagé et évanescent, poétique et cru, social et libertaire. Il dresse parfois un constat amer, mais sans cynisme, de ce que devient le monde (enfin de ce qu’il est devenu depuis que nous avons baissé les bras).

Nous sentons chez Hyperculte un esprit libre se traduisant par une certaine tension. Celle-ci est exorcisée par la danse, par le corps, par des paroles célestes et terriennes, et par des rythmiques tribales telluriques. Nous nous y retrouvons, parce qu’elle est faite de ce dont tout homme est fait, de sentiments, d’émotions, d’envie, d’amour, de liberté. Et quel meilleur moyen que la voix pour transmettre le message ?

Bicéphale

Qu’il s’agisse de Simone à la voix lead ou de Vincent, leur personnalité dégage une aura certaine. Aura punk pour Simone dont la voix, presque androgyne parfois, s’élève et redescend, souvent teintée par un aspect étrangement métallique du plus bel effet (il ne s’agit pas d’une légère distorsion, au pire une réverbération discrète). Celle de Vincent, du genre spoken world un peu blasé, est de celles qui dressent un constat aiguisé sur le monde, pleine de la poésie de celui qui sait observer le monde.

Nous sentons, dans tout l’album, énormément d’humanité. Les deux membres d’Hyperculte sont d’ici, du même monde que nous (on radote), et nous font l’effet d’être issus des années 60 avec ce côté presque hippie combien même leur musique ne l’est pas du tout.

La musique.

En effet, celle-ci n’est en rien hippie, ni même psychédélique. Elle serait plutôt du genre punk, avec un étrange côté world music, avec un côté tribal dansant, presque disco par moments, électro parfois, tout en restant très pop. Vous nous suivez ? Non. C’est pourtant simple ! Hyperculte a amassé de la matière sonore depuis la naissance de ses deux membres et ceux-ci l’ont absorbé, digéré, et restitué à leur manière, unique, puissante, tonitruante et surtout très maline.

Nous avons envie de danser sur Temps mort (un paradoxe), envie de trouver notre voie (si toutefois cela n’est pas déjà fait) sur Homme, envie d’en découdre sur De l’or. Sur l’ensemble de l’album, les percus donnent la réplique à la contrebasse (qui apporte un grain inégalable et une présence unique, presque jazz), le groove de la batterie est démentiel tout en restant léger, des fulgurances de grattes électriques déchirent l’enchevêtrement des voix. Nous pensons parfois à des groupes tels que Thee Silver Mt Zion, à des groupes punks (pourquoi pas les bérurriers noirs), à des groupes pop rock comme les Rita Mitsouko (pour le côté très personnel de leur musique).

Massif Occidental

Il convient de ne pas chercher à enfermer l’oiseau sauvage qu’est Hyperculte. Sa liberté de ton est sa personnalité. Il s’émancipe des schémas traditionnels pour proposer une musique fière, pas arrogante, pleine d’un mysticisme terrien, les deux pieds rivés au sol, celui de cette vallée Italienne, du Val di Susa, qui fournit la matière à Siamo Tutti.

Massif Occidental porte presque mal son nom. En effet, il n’y a ici aucune forme de lourdeur, ni même de restriction du champ de vision provoqué par un dénivelé inopportun. Au contraire, Hyperculte nous permet d’y voir plus clair, de prendre conscience que tout est lié, que mots et musiques ne se sont jamais aussi bien mariés…

…et que tout est définitivement possible.

Le Fb d’Hyperculte est par ICI

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