GEORGIO XX5

Georgio XX5 chronique

Nouvel album de Georgio, XX5

Le rap, style musical le plus écouté en France

Aujourd’hui, le rap est le style musical le plus écouté en France. Nous en parlons relativement peu car nous sommes peu inspirés par cette musique d’ordinaire, seuls quelques artistes à part trouvant grâce à nos yeux. Souvent ceux-ci abordent des thématiques qui nous sont familières, loin du fracas de ceux qui ne chantent que la haine des flics ou le soulèvement des banlieues. Le dernier artiste en date à nous avoir touché s’appelle Georgio et son album, XX5, sorti fin novembre nous prouve que le rap à de beaux jours devant lui.

Bien sûr, tout n’est pas parfait à nos yeux, nous qui sommes souvent réfractaires à ce style. Certains refrains sont trop catchy pour nous, des fois un peu too much, des fois peu inspirés (mais très faciles à reprendre en cœur, ce qui permet de toucher un auditoire plus vaste, adepte de « facilité »), mais ils sont peu nombreux et à la vue de la qualité du reste de l’album, ils se diluent facilement dans sa musicalité.

XX5, album posé et percutant

XX5 marque des points grâce à celle-ci. Attention, pas de scratch à tout bout de champ, mais une instrumentation plutôt classe, assez urbaine mais loin de toute fadeur. Souvent chaudes, les musiques nous permettent d’appréhender l’univers de Georgio avec une relative sérénité, sans beat nauséabonds et effets clinquants. La sobriété est de mise, sans dénaturer le propos de son auteur. Au contraire, nous trouvons que le tout gagne en puissance en jouant le paradoxe textes parfois âpres et musique posée.

L’autre point positif étant que les voix (celle de Georgio bien entendu, mais également celles de Vald, Isha et de Victor S, tous trois en featuring) ne sont pas truquées. Comme tous chanteurs, elles sont légèrement retravaillées à l’aide d’une réverb ou d’une légère distorsion, mais le tout est finement ouvragé de sorte qu’elles paraissent naturelles (sauf dans certains cas, pour renforcer un effet dramatique, sans que cela ne vire au grand guignol, jamais).

Niveau musique/voix, nous sommes donc plutôt pas mal du tout, restent les lyrics. Et là, force nous est de constater que Georgio possède une écriture finement ciselée, évitant la caricature lorsqu’il parle de la cité et de ses dérives, nous donnant une impression qu’il se raconte de façon totalement honnête dans une sorte d’autobiographie musicale.

Sincérité et lyrics intimistes

Nous nous doutons qu’effectivement il y a beaucoup de lui dans ses morceaux, mais pas que. Il traite en gros de relations humaines, du sens à donner à sa vie, de résilience. Il parle de son choix, de son combat pour vivre la vie qu’il a choisie, des difficultés à vivre de peu pour obtenir le saint Graal. Nous n’avons pas à faire à un énième rappeur prenant les femmes pour des objets, d’un énième bad boy (de pacotille). Non, l’aspect sincère de ses paroles nous touche et nous émeut, frôle du bout de la plume ce qui s’appelle l’universalité des propos.

Car loin de se contempler dans un miroir, Georgio évoque des thèmes qui toucheront tout à chacun, qu’il soit banlieusard, bourgeois, gilet jaune ou élite. Sans en faire des caisses, bien au contraire, ses textes s’inscrivent dans une courbe presque humaniste qui ne peut que nous rallier à sa cause (qui n’en est pas une) possédant des vertus d’amour et de respect.

Et si XX5 était simplement beau ?

Nous nous demandions bien pourquoi la plupart des français écoutent du rap, avec Georgio nous le comprenons. Si le rap est de la chanson française, au moins elle n’est pas insipide et horripilante comme tant de chanteurs à deux balles dont la platitude des textes nous navre plus que de raison. Respect donc à Georgio que nous adorerions voir remporter la Victoire de l’album Rap dans quelques jours. On croise les doigts pour lui.

Revoir le clip Hier ICI.

 

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