FLÈCHE LOVE Naga (part I)

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Premier album de Flèche Love

Puissance

Qu’y a-t-il de plus trompeur qu’un clip vidéo ? Franchement, des fois, vous tombez sur l’un d’entre eux et vous vous dites qu’il vous faut absolument acquérir l’album qui va autour. Des fois, c’est l’inverse, il vous donne envie de fuir le fameux album en question. Parce que, en extrayant un morceau de son ensemble, vous prenez le risque de repousser un certain type de public.

C’est ce qui a failli nous arriver dans le cas de Flèche Love dont le premier album, Naga (Part I) sort le 1er mars ([PIAS]). La faute au fait que nous avions adoré la première vidéo (Sisters) que l’artiste suisse d’origine algérienne avait sortie. Dans l’autre vidéo, nous ne retrouvions pas ce qui faisait le sel de la première. Pire, elle nous semblait complètement hors sujet.

Fort heureusement, nous avons tout de même pris le temps d’écouter l’album. Grand bien nous a pris ! Parce que cet album est d’une telle puissance que nous en sommes encore tout fébriles.

Nous nous expliquons. Ce disque n’est pas composé de un ou deux hits + cinq-six morceaux qui tiennent la route + encore un ou deux qui limitent à peine la casse. Non, Naga (part I) est à prendre dans son ensemble car c’est ainsi qu’il révèle toute son envergure.

Influences

Flèche love (Amina Cadelli de son vrai nom) est incroyable. Son essence est totalement protéiforme. Elle mélange pop, hip-hop, jazz dans une musique électronique, se rapprochant de la soul, à la fois organique et viscérale, mais également d’une grande douceur et d’une grande force.

Elle nous fait penser à la Björk des débuts, avec cette même étincelle d’inventivité, ce même charisme qui en impose, de celui des femmes qui assument leur féminité dans un monde (celui de la musique) encore majoritairement dominé par les hommes, et qui démontrent par la seule originalité de tons, d’émotions qu’elles génèrent, que leur musique n’est pas au rabais de celle de la concurrence testostéronée.

Cet album est véritablement puissant. Il dégage une aura magnétique, aura portée par la féminité de son autrice, par sa voix très particulière, par le caractère presque religieux (de ceux qui croient au pouvoir de ce qui nous entoure) de ses compositions, par une musicalité réinventée. N’attendez pas de vous retrouver en terrain connu, Flèche Love chamboule les lignes et nous régale.

Brassage d’émotions

Il y a tout dans ce disque, de la mélancolie, de l’espoir, de la force, de la joie, de l’acoustique, de l’électronique, de l’anglais et de l’espagnol (et peut-être même du Français sur La forêt, le premier titre de l’album qui défile à l’envers) du phrasé rappé et du chant ancestral, et pourtant tout se tient, admirablement, comme pour nous rassurer, nous dire qu’une autre voie est possible, qu’il suffit juste d’y croire.

Et nous croyons dur comme fer que Flèche Love a raison, que tout ne dépend que de nous, que nous soyons femmes ou hommes, artistes ou simples mélomanes. Cette première partie de Naga nous réconcilie avec nous-même et avec l’idée que nous nous faisons de la musique, c’est-à-dire un mouvement permanent qui peut encore faire changer le monde.

Grandiose.

 

Autres artistes féminines que nous aimons : Hand Habits, Vera Sola

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