JEAN-MICHEL GUESDON et PHILIPPE MARGOTIN Led zeppelin, la totale

La forme.

Led Zeppelin, la totale (les 94 chansons expliquées), aux Éditions E/P/A, par Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, est impressionnant. 608 pages, couverture rigide, jaquette, l’objet dégage une aura massive, solide, comme le son du groupe pouvait l’être à l’époque.

Après une courte introduction revenant sur les débuts du groupe (rencontre des différents membres et sur leur parcours personnel), nous arrivons sur des chapitres dédiés à chaque album sorti par le célèbre groupe anglais composé, est-il besoin de le rappeler, de Jimmy Page, Robert Plant, John Bonham et John Paul Jones.

Dans chaque chapitre, les premières pages sont réservées à une forme d’introduction revenant sur la genèse du fameux opus, aux différents matériels utilisés (qu’il s’agisse des instruments ou des consoles de mixage), au personnel impliqué. Cette introduction revient également sur les inspirations ayant conduit à l’enregistrement.

Cette introduction passée, nous entrons dans le vif du sujet, à savoir l’histoire de chaque morceau. Tout y est noté, analysé, décortiqué : le titre du morceau, les crédits, sa durée, quels musiciens ont participé, où s’est déroulé l’enregistrement, quand, où s’est déroulé le mixage, quand, descriptif de l’équipe technique. Puis vient la description du titre en question, son histoire, sa genèse, ce qu’il raconte, sa réalisation.

Plusieurs vignettes jalonnent cet article exhaustif, telles « à vos écouteurs » ou « pour les zeppelin addicts ». Le premier revient sur un passage clé du morceau tandis que l’autre relate un fait (antérieur ou postérieur) au titre ou à son enregistrement. Bien évidemment, ces articles ne seraient rien sans de sublimes photos prises en studio, en concert, ou dans des situations plus banales, familières, de ces rocks stars légendaires.

Le fond.

Ce bouquin retrace avec minuties l’historique du Zeppelin. Nous n’osons même pas imaginer le travail de fourmi réalisé par Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin. Si certaines informations sont relativement aisées à dénicher, d’autres en revanche ont dû demander une investigation poussée.

Il en va de même concernant l’analyse musicale des morceaux. L’oreille des auteurs est experte, décèle des trésors plus ou moins cachés (ici, une guitare électrique Les Paul Gibson et non la Telecaster Dragon de Page, par exemple) que nous avions (peut-être) entendus sans les voir, si nous pouvons nous permettre l’expression.

Leur travail est tout simplement titanesque de ce point de vue, tout comme il l’est sur les différents faits d’enregistrements ou de mixage relatés. Lorsque plusieurs points de vue se disputent, ils indiquent les sources contradictoires, évitant ainsi des erreurs que peut-être personne n’auraient remarquées mais qui a le mérite de prouver l’authenticité de faits, remontant à la toute fin des années 60/début 70, sans doute partiellement oubliés par les protagonistes de l’époque.

Si nous sentons, bien évidemment, la passion pour le sujet qu’ils traitent, jamais elle ne les conduit sur le chemin glissant de la flagornerie. En effet, ils n’hésitent pas à indiquer quand une partie technique est ratée ou brouillonne, quand un effet est manqué, mais cela n’a pour autre but que de rendre crédible leur propos quand ils affirment que tel ou tel passage tient du chef-d’œuvre (jamais exprimé en ces termes).

De plus, en restant concentré sur le décryptage des morceaux/albums en y ajoutant des anecdotes techniques ou historiques, et non des anecdotes jet-set ou presse à scandale, le duo d’auteurs nous focalise sur l’énorme travail du groupe, sur son alchimie, et non sur le décorum. La légende n’en est que plus forte, plus crédible.

Après chaque chapitre, nous nous précipitons sur nos platines pour écouter d’une oreille attentive et toute neuve (malgré les dizaines/centaines/milliers d’heures d’écoute) les albums de Led Zeppelin. Nous y trouvons une nouvelle source de plaisir avoisinant sans peine celles procurées, jadis, alors que nous étions encore innocents de ce groupe, celle de la toute première écoute.

En un mot comme en mille, cette bible est définitivement INDISPENSABLE !

NDLR : à noter que vous pouvez trouver, dans la même collection, les Beatles la totale, Bob Dylan la totale, Rolling Stones la totale, Pink Floyd la totale et Michael Jackson la totale de ces mêmes auteurs (à l’exception de La totale de Michael Jackson de Richard Ledocq et François Allard)

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